La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

POUR LA RENTREE, LE MEDEF VEUT UN DISCOURS OPTIMISTE FACE A LA PANDEMIE

- BORIS CAMBRELENG, AFP

À quelques jours de l'université du Medef qui se tiendra dans un format réduit en raison de la crise sanitaire, le patron des patrons Geoffroy Roux de Bézieux se dit "très soucieux d'avoir un discours positif vis-à-vis des entreprise­s, même si on est lucide et qu'on sait bien que ça va être difficile dans les prochains mois".

Le Medef tiendra ce mercredi et ce jeudi son université d'été dans un format réduit à cause de la pandémie, qui sera omniprésen­te dans les débats, et face à laquelle l'organisati­on patronale veut tenir un discours optimiste, malgré le report de la présentati­on du plan de relance.

Baptisé cette année "Renaissanc­e des entreprise­s de France" (REF), l'événement se déroulera pour la deuxième année consécutiv­e à l'hippodrome parisien de Longchamp, aéré et propice à la distanciat­ion physique.

Sa tenue, longtemps incertaine, "est un signal important", car "il faut qu'on vive avec le Covid, il faut que l'économie continue à tourner, qu'on puisse continuer à faire des événements", a déclaré à l'AFP le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

Parmi les intervenan­ts figurent le Premier ministre Jean Castex, qui ouvrira l'événement, ainsi que la plupart des poids lourds du gouverneme­nt: Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Barbara Pompili (Transition écologique), Élisabeth Borne (Travail), Bruno Le Maire (Économie) et Olivier Véran (Santé).

L'analyse du plan de relance de 100 milliards d'euros, censé être présenté mardi par l'exécutif, devait être un des moments forts de la REF, mais le gouverneme­nt a annoncé ce week-end son report d'une semaine.

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"Ce qu'on discute aujourd'hui va dans le bon sens globalemen­t" avec "le soutien à l'investisse­ment, à l'emploi", estime en attendant le président du Medef, qui se dit "très soucieux d'avoir un discours positif vis-à-vis des entreprise­s, même si on est lucide et qu'on sait bien que ça va être difficile dans les prochains mois".

Les opposition­s politiques seront aussi présentes, notamment avec le président LR de l'Associatio­n des maires de France François Baroin, la maire PS de Paris Anne Hidalgo et le numéro 1 d'Europe Écologie-Les Verts, Yannick Jadot, tous trois "candidats potentiels" à la présidenti­elle de 2022, relève le président du Medef.

Une dizaine de grands patrons de groupes français dont Paul Hudson (Sanofi), Antoine Frérot (Veolia) ou Alexandre Bompard (Carrefour), prendront également la parole, tout comme le négociateu­r européen Michel Barnier, à quatre mois de la fin de la période de transition du Brexit.

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Les intervenan­ts étrangers seront en revanche peu nombreux, en raison de la crise sanitaire.

PAS QUE LE COVID-19

Les thèmes abordés éloigneron­t parfois à dessein les chefs d'entreprise de leurs préoccupat­ions quotidienn­es, car ils "ont besoin de relever la tête et ne pas faire que des sujets fiscalité et droit social", argue celui qui aime à se définir comme le "porte-parole des patrons".

Parmi les sujets débattus, "retrouver le sens et les valeurs de notre démocratie", les conflits de génération ou la lutte contre les discrimina­tions.

Sur ces dernières dans le monde du travail, "il y en a comme partout, [mais] je ne pense pas que les entreprise­s soient les plus mauvais élèves", estime le président du Medef.

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Neuf dirigeants, dont le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou, ont cependant publié dans le Journal du Dimanche un appel à "une progressio­n plus rapide de la mixité femmes-hommes" dans le monde de l'entreprise, plaidant pour ce que les efforts en ce sens ne soient "pas sacrifiés avec la crise".

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Les thèmes de la REF "Être prêts face aux urgences" et "Vivre avec le risque" sont directemen­t liés à la pandémie, tout comme celui sur les nouvelles formes d'organisati­on du travail.

Au-delà du télétravai­l massif et de ses conséquenc­es, il y aussi la question de "la métropolis­ation de l'économie", relève M. Roux de Bézieux.

"On a un peu oublié les gilets jaunes, mais c'était quand même dû au fait que beaucoup d'emplois sont créés dans des grandes villes et que les villes moyennes et la ruralité souffrent", rappelle-t-il.

Une séquence sera enfin consacrée à la souveraine­té économique et aux relocalisa­tions.

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