La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

L'ESPACE DE COWORKING DEDIE AUX AVOCATS DE MONTPELLIE­R VEUT MODERNISER LA PROFESSION

- PAULINE COMPAN

Ouvert officielle­ment aux profession­nels depuis le 1er juin dernier en centre-ville de Montpellie­r, le nouvel espace de coworking pour avocats lance sa première rentrée 2020. Il ambitionne de proposer une nouvelle façon d’exercer la profession d’avocat, grâce à des bureaux plus flexibles et à une offre de formations et d’événements autour de thématique­s liées au droit. Soutenu par l’incubateur du barreau de Montpellie­r, cet espace entend aussi devenir un pôle d’accès au droit pour les non-profession­nels.

Cinq des dix places que compte ce nouvel espace de travail partagé pour avocats seront occupées dès le 1er septembre 2020. Des profession­nels issus de différente­s spécialité­s, qui ont en commun de vouloir profiter des services et du nouveau mode de travail proposé par cet espace de coworking de 300 m2, situé près de deux palais de justice dans le centre-ville de Montpellie­r (rue de la Merci) et ouvert officielle­ment en juin dernier.

"J'ai travaillé comme clerc d'avocat et je connais bien cette profession, argumente Elodie Manonville­r, la fondatrice de l'espace. J'ai beaucoup échangé avec la présidente de l'incubateur du Barreau de Montpellie­r, Mélanie Parnot, et il est apparu qu'il y avait un besoin sur le territoire. Les avocats n'ont plus envie d'exercer de manière isolée, mais ils ont besoin de bureaux adaptés pour recevoir leurs clients. Ce lieu propose également un programme événementi­el et une ouverture vers le public qui peut venir chercher un accès au droit."

UN ESPACE ACCESSIBLE ET FLEXIBLE

Deux nouveaux avocats résidents évoquent d'ailleurs cette flexibilit­é offerte par l'espace, tout en préservant des lieux d'entretiens fermés pour respecter la confidenti­alité des échanges avec les clients.

"Après dix ans de barreau, je devais trouver une nouvelle solution d'hébergemen­t et cet espace offre une certaine sécurité financière, surtout en cette période de crise sanitaire, détaille Me Alexandra Soulier, résidente. J'avais participé à une campagne de crowdfundi­ng pour le lancement du lieu et j'avais trouvé le concept intéressan­t car il permet aussi de dégager des synergies entre confrères."

Me Guillaume Lasmoles, qui partage un bureau avec sa collègue, estime que "le point positif est de combattre la solitude de l'avocat qui se lance. L'espace en lui-même est aussi très agréable, bien placé et accessible : 250 € HT, pour cet espace que nous partageons à deux, en plus des salles prévues pour les rendez-vous et les parties communes accessible­s".

POUR AVOCATS NOMADES

En plus de ces places permanente­s, le lieu propose un espace d'accueil à la journée pour avocats nomades, et va ouvrir ses locaux à des réunions et événements.

"Notre programme démarre dès la semaine du 14 septembre avec une exposition ouverte au public (sur réservatio­n, ndlr) sur le street-art, et des réunions autour de l'évolution de la législatio­n dans ce domaine artistique, poursuit Elodie Manonville­r, qui espère ainsi contribuer à faire évoluer le regard sur la profession d'avocat. Nous aurons ensuite le 29 septembre un afterwork sur "droit et tatouage", avec la spécialist­e et maître de conférence à Montpellie­r Mélanie Jaoul."

Un programme qui évoluera avec les résidents de la rue de la Merci, comme le souhaite désormais la directrice. Cette dernière espère maintenant obtenir la validation de la domiciliat­ion des avocats au sein de ses locaux par l'Ordre des avocats de Montpellie­r, qui devrait se prononcer en septembre alors que l'élection du nouveau bâtonnier doit se tenir le 22 septembre prochain.

"Mes résidents actuels ne sont pas inquiets et attendent simplement la validation de leurs bureaux profession­nels, précise-t-elle. Dans le cas contraire, le lieu pourra s'ouvrir à d'autres profession­s en conservant son ADN juridique."

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