HERVE LEGROS, L'ARRIVISTE DU LOGEMENT SOCIAL
Il y a la stratégie – plébiscitée – d'Alila, il y a celle aussi, personnelle, de son fondateur autodidacte. Laquelle, volontiers insolente, attise les jalousies, aiguise les anathèmes … et légitime l’interrogation : peut-elle empoisonner ce qu’il bâtit avec succès, nuire à l’intérêt même de son "oeuvre" ? Hervé Legros échappera-t-il au syndrome des entrepreneurs punis par la confusion de l’ambition et de la démesure, par les dégâts d’un "sur-moi" incontrôlé ? Tout (ou presque) chez lui impressionne. Le physique - une taille de basketteur -, la jeunesse qu'incarne un visage énergique, déterminé voire exalté, expressif et affable, un style vestimentaire minutieusement étudié, l'éclat de ses locaux à la Cité internationale de Lyon ou de son goût pour les voitures de grand luxe, la trajectoire entrepreneuriale et le parcours personnel - que couronne sa somptueuse propriété à Ecully. Mais aussi une rhétorique parfaitement éprouvée, qui s'escrime avec force arguments à fonder moralement et éthiquement le succès économique de l'entreprise et celui, pécuniaire, de son fondateur. Arguments qui entrelacent inextricablement sincérité et manipulation, l'objet même de cette fortune entrepreneuriale : le logement social, constituant simultanément une cause de fronde et un levier de légitimation - auquel son histoire personnelle apporte un crédit opportun.
PHILANTHROPIE GRATUITE ?