LES AVOCATS EN VOIE DE RABIBOCHAGE AVEC LES LEGALTECHS ?
Plus de 5.000 avocats sont présents à Bordeaux et Libourne depuis hier et jusqu'à ce soir à l'occasion de la Convention nationale des barreaux. Un événement triennal qui témoigne cette année des deux préoccupations : la profession comprend qu'elle ne peut plus rester à l'écart des "territoires virtuels" du numérique, et se montre vigilante sur l'accès égal à la Justice en tous points du territoire. Pascal Eydoux évoque joliment des "territoires virtuels" qui, pour beaucoup d'avocats, restent clairement à conquérir. Confrontée à l'émergence des legaltechs, ces startups qui investissent le champ du Droit via des plateformes numériques proposant des prestations dématérialisées à coûts très souvent moindres, la profession a compris qu'elle aurait du mal à rivaliser face à cette tendance numérique de fond. Plutôt que combattre les legaltechs, posture initiale spontanée, le président du Conseil national des barreaux, organisateur de l'événement, appelle désormais à poser les armes et à accompagner le mouvement, puisque des avocats peuvent désormais entrer au capital de ces mêmes startups si elles sont dans leur champ d'activité. "L'enjeu est de déterminer comment la profession peut proposer une nouvelle prestation économique", résume-t-il. Car pour lui la donne est bien claire : l'avocat, en tout cas celui qui a laissé tomber la robe et le palais de justice pour le conseil, "dépend de l'offre qu'il est capable d'offrir. Et aucun cabinet de taille moyenne en France n'est capable d'investir suffisamment dans une offre technologique similaire à ce que proposent les legaltechs. A nous de travailler ensemble pour développer une puissance économique répondant à la demande du marché."