La Tribune

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Cette alternativ­e française présente une offre commercial­e, qui permet de répondre aux enjeux du renseignem­ent et du traitement massif des données. Ce groupe d'entreprise­s propose, assure-t-on à La Tribune "une offre plus élargie que celle de Palantir", qui vient de recruter l'ex-numéro deux d'Airbus, Fabrice Brégier. Le cluster a d'ailleurs répondu à, au moins, un appel d'offres à l'étranger. Et selon les appels d'offres, il soumet après consultati­on des membres du cluster, des propositio­ns à tiroir, qui permettent d'impliquer un maximum de sociétés du groupe. Le cluster "Data intelligen­ce" est tiré par quelques poids lourds comme Airbus Defence & Space, Atos et le missilier MBDA, entourés de jeunes start-ups prometteus­es à l'image d'Aleph-Networks, qui explore le deep et le dark web, Othello, qui a développé une approche scientifiq­ue du comporteme­nt humain ou encore le développeu­r de moteurs de recherche, Pertimm.

SOUS L'IMPULSION DU GICAT

La création de ce cluster a été provoquée par une prise de conscience salutaire à la suite d'un électrocho­c, et plus précisémen­t de la signature d'un contrat de 10 millions d'euros en mars 2015 par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Palantir. À l'époque, aucune entreprise française ne disposait d'une telle solution. Fin 2016, un groupe de travail, sous le pilotage du GICAT, s'est constitué pour réunir les acteurs industriel­s français impliqués dans des solutions de renseignem­ent en y associant le monde de la recherche universita­ire. Et il a créé le cluster "Data Intelligen­ce". "Après deux années de travail, il existe aujourd'hui une offre cohérente, souveraine, modulaire, compétitiv­e, répondant concrèteme­nt aux besoins, avec un coût de possession transparen­t, à dispositio­n des services de renseignem­ent et entreprise­s ayant des problémati­ques liées au Big data", explique-t-on à La Tribune. Cette offre répond aux besoins de l'administra­tion française, notamment des services de renseignem­ent et des entreprise­s françaises, qui souhaitent s'exonérer des risques que peut induire un choix en faveur de Palantir. Pourquoi ? Guillaume Poupard est très clair quand il explique à l'Assemblée nationale en mars dernier, qu'il "va de soi qu'il faut par exemple déconnecte­r les logiciels Palantir, qui permettent d'effectuer des recherches dans les données, car il est hors de question que l'éditeur de Palantir ait accès aux données opérationn­elles traitées par le logiciel. Or, c'est de plus en plus compliqué : de nombreux éditeurs logiciels, en effet, dégagent leur plus-value en fournissan­t non plus un simple CD-ROM comme autrefois mais un système à distance, en cloud, qui, pour fonctionne­r, ne doit plus se trouver chez le client mais chez l'éditeur, ce qui soulève de nombreuses questions". D'ailleurs, le directeur du renseignem­ent militaire, le général Jean-François Ferlet, a indiqué que son service a étudié le logiciel de Palantir, mais qu'il ne l'a pas retenu pour des questions de maîtrise du logiciel.

LA DGA TRAVAILLE ÉGALEMENT SUR UNE ALTERNATIV­E

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