Réaction sur le devenir TRIBUNE LIBRE. de l’hôtel du Viguier du Roy
L’élu figeacois Henri Swzed livre son propos sur ce sujet.
La possibilité d’un droit de préemption par la Communauté de communes du Grand Figeac sur l’Hôtel du Viguier du Roy à Figeac suscite à nouveau des réactions. Henri Szwed, conseiller municipal de Figeac et élu communautaire au Grand Figeac, évoque ce dossier.
« Fermé en octobre 2010, le château du Viguier du Roy a fait l’objet d’un compromis de vente au profit d’un particulier, le 13 juin. Depuis, le maire de Figeac et le président du Grand Figeac envisagent la préemption et recherchent un promoteur pour lui confier l’exploitation du site.
En première approche, le prix d’acquisition de ce château semble intéressant au regard du patrimoine qu’il représente dans une ville d’art et d’histoire comme Figeac. Mais, c’est la partie émergée de l’iceberg que constitue le coût de possession de cet édifice luxueux ! Quel est le bilan sur le plan de son fonctionnement et de sa main- tenance, avec des dépenses qui s’inscrivent dans la durée sans pouvoir compter sur de quelconques subventions ?
En matière de frais de fonctionnement de cet hôtel 4 étoiles, le déficit financier considérable des années antérieures devrait pourtant dissuader nos responsables publics de préempter sur la vente : de 2004 à 2010, sous deux propriétaires différents, les pertes d’exploitation ont largement dépassé les deux millions d’euros. En effet, le taux d’occupation de l’hôtel n’a jamais excédé 25 % en saison, car la clientèle touristique pour ce type d’établissement est trop peu nombreuse sur notre territoire : Figeac n’est pas Cannes !
Les perspectives pour le coût de maintenance du site ne sont guère meilleures. Depuis la fin de l’exploitation de l’hôtel, son simple entretien a conduit entre 2011 et 2015 à une perte financière supérieure à 700 000 €. Il faut aussi tenir compte du coût de la remise aux normes, préalable à la relance de l’activité hôtelière ; sans oublier les impôts annuels, comme la taxe foncière proche de 20 000 €…
Côté acquéreur potentiel du château, outre l’expérience et les capacités qu’il a déjà démontrées dans la gestion et la valorisation de biens similaires, sa volonté de préserver l’intégrité d’un tel patrimoine s’est concrétisée par son engagement formel de céder cette somptueuse propriété en un seul lot s’il était contraint à la revendre. En outre, afin d’ouvrir ce splendide domaine sur le plan culturel aux gens de notre territoire, il propose d’y organiser des conférences ou visites guidées autour de thèmes ayant trait à l’architecture et l’histoire.
Vu ce contexte, les communes du Grand Figeac ont-elles vocation et intérêt à se lancer dans un achat de prestige comportant de gros risques financiers ? En termes d’investissement, il faut aussi tirer les enseignements du coût de possession excessif de la base du Surgié pour la municipalité de Figeac, dû aux recettes insuffisantes et à son lourd entretien. Victimes de la baisse des dotations de l’État, nos collectivités rurales ont bien assez de difficultés pour satisfaire les besoins essentiels (santé, emploi, commerces, soutien social, éducation, voirie, etc…) de leurs habitants et donc ne pas endosser un fardeau budgétaire ! ».