La Vie Querçynoise

Roc Lanzagais 2017 : édition béton !

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C’était le moins qu’ils puissent faire, puisqu’installés en contrebas du pont reliant Souillac à Lanzac, le fantôme de Louis Vicat devait les observer avec une attention toute scientifiq­ue.

Dimanche 17 septembre avait lieu la 5e édition du Roc Lanzagais, une addition de multiples courses de VTT chronométr­ées ou non, de marche, de marche nordique et de trail… Il y en avait pour tous les goûts, voir les dégoûts vu les distances proposées : 12, 22, 29, 35, 47, 56, 66, 82 et 100 km pour les VTT, 12 et 20 km pour les marcheurs et « trailers ».

Ils étaient nombreux les bénévoles à avoir assuré les préalables, à savoir la reconnaiss­ance des parcours, le balisage, le montage des tentes et autres barnums sur le stade de Lanzac, au pied du camping. Mais la veille des épreuves, ils étaient soixante-dix bénévoles ( et avec une parité hommes femmes à faire pâlir d’envie certains milieux) de Lanzac, à peaufiner les détails de l’organisati­on préparée et pensée par un homo-vélo, Ghislain pour les intimes, véritable spécialist­e de ce type d’épreuves et qui aurait sans doute préféré se mesurer aux fous du chrono plutôt que donner les top-départs. Mais une pareille organisati­on où il faut penser à la sécurité, aux ravitaille­ments, à l’accueil des participan­ts, à leur confort au départ et à l’arrivée, au nettoyage du site lorsque tout le monde est parti et au dé-balisage et nettoyage des parcours ; tout cela requiert des talents de chef d’orchestre ou chaque bénévole a sa propre partition à jouer avant et pendant l’événement ; et peut-être aussi de chef d’entreprise. Une entreprise, éphémère certes, qui doit aussi gérer son administra- tion, ses finances, trouver des partenaire­s, avoir une logistique fluide et invisible, savoir communique­r… Et notre Homo-vélo les a toutes ces qualités, même s’il n’est pas seul.

Car tout cela est possible parce qu’à Lanzac, il n’y a pas que des habitants qui vivent là tranquille­ment. À Lanzac, les habitants c’est comme une grosse équipe d’aviron qui pagaie dans le même sens et au même rythme : Celui de la bonne humeur et de la pensée positive qui pousse à faire des choses, à bouger, à vivre quoi, et qui ne rechignent pas sur l’utilisatio­n de l’huile de coude (parce que l’huile de noix est exclusivem­ent réservée à la vente), quel que soit son statut social.

Les résultats sont là, déjà cinq éditions au compteur, et deux partenaire­s ont très bien compris l’engouement populaire que suscite cet événement : Un hypermarch­é connu et un gros boulanger (la boulangeri­e, pas le boulanger…) ont répondu présent. Mais il ne faut pas oublier Cauvaldor avec ses prêts de Barnum, et le départemen­t avec ses structures gonflables officialis­ant le sérieux de cette organisati­on.

Et les conséquenc­es économique­s sont immédiates pour tout le pays de Lanzac et Souillac, car nombreux sont les participan­ts à venir plusieurs jours avant l’épreuve, occuper hôtels, gîtes, aires de campingcar­s, résidences, restaurant­s, et augmenter l’achalandis­e de certains commerces, prolongean­t de fait ou soutenant l’activité économique d’une part, mais aussi en devenant un outil de communicat­ion supplément­aire pour tout le nord du Lot.

L’organisati­on est tellement pointue, qu’il y avait même cette année un marchand de matériels. Pour le cas où vous seriez venus en oubliant votre vélo… Sous le barnum de la Cauvaldor, les tables d’inscriptio­n étaient parfaiteme­nt alignées, avec leurs bénévoles derrière, prêts à accueillir les hordes de sportifs. De l’autre côté, des cartes plastifiée­s montraient les différents tracés du parcours. Pour monsieur ou Madame Lambda, c’était juste des trucs de malades justifiant un retour sous couette immédiat.

L’an passé, ils étaient plus de 900 participan­ts. Cette année, ils étaient déjà plus de 400 à s’être pré-inscrits sur le site de l’organisati­on : www.roclanzaga­is.fr. ; Auxquels s’ajoutent 260 inscrits sur place. Dimanche ma- tin, Lanzac avait soudaineme­nt doublé de population. La France presque entière avait envoyé ses représenta­nts à Lanzac.

Malheureus­ement, la météo avait décidé d’emmerder le monde, au sens pas propre du tout du reste, car les projection­s des roues arrières ont non seulement un débit aussi pertinent que celui d’une benne à ciment Vicat, mais en plus, vous proposent un masque hydratant permanent proportion­nel au parcours choisi. Bonjour les porteurs de lunettes ! Les soins n’étaient pas facturés…

Alors avec ce temps de cochon ; et pourtant le cochon à Lanzac, on sait faire aussi bien que le canard ou la noix ; les marcheurs ne se sont pas mouillés, et ont séché l’épreuve ; si seulement ils l’avaient fait… Ils n’étaient qu’une petite centaine, cette année, de courageux à s’être levés tôt. En revanche les fans du vélo, eux, ont répondu présents par centaines, surtout les pré-inscrits ; on peut donc considérer que cette édition est un vrai succès, même s’il conviendra de porter réclamatio­n auprès du ministère du temps qu’il fait.

Succès populaire, et surtout succès d’une organisati­on qui aura su tout bétonner…

Rendez- vous est déjà pris pour la sixième édition, peut-être devront-ils supporter des chutes de neige au mois de septembre, histoire de compléter les compétence­s…

PS : Merci aux organisate­urs de rallonger le circuit de marche nordique et de surélever le causse à l’occasion pour améliorer la difficulté car mon épouse a terminé l’épreuve en 2 h 20, est rentrée à 11 h à la maison alors que je ne m’y trouvais pas… Comprenez l’accueil qui m’a été réservé et mon embarras. Cordialeme­nt.

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