La Vie Querçynoise

LE DERNIER DES FRANCOULON (SUITE). froidement mûri…

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Deux « fins limiers » de la Gendarmeri­e de Cazals, le brigadier Denis Cazalens et le gendarme à cheval Henri Bardou, sont dépêchés sur les lieux, recherchen­t et découvrent des indices, recueillen­t de nombreux témoignage­s (1), font des rapprochem­ents, procèdent à des perquisiti­ons, tant et si bien qu’ils identifien­t et arrêtent l’auteur de cet horrible crime. Évidemment, malgré l’existence de preuves irréfutabl­es – telles que son fusil, ses chaussures, sa chemise, tâchés du sang de la victime – l’intéressé nie haut et fort toute participat­ion, tentant même d’orienter les soupçons sur une autre personne. Il ne nie plus, toutefois, après la découverte par son père et la remise aux autorités judiciaire­s, d’une boîte métallique contenant la montre et l’argent… mais prétend alors « avoir agi sous l’influence de lectures qui auraient surexcité son imaginatio­n » .

L’enquête minutieuse effectuée et l’instructio­n qui lui fait suite démontrent que le meurtre a bien été commis avec préméditat­ion et guet-apens, ce qui entraîne sa qualificat­ion en assassinat. La préméditat­ion : -- quelques mois auparavant, acquisitio­n d’un fusil et d’un couteau à cran d’arrêt, -- le jour même, recherche de renseigne- ments sur les personnes ayant réalisé des ventes importante­s et confection d’une cagoule à partir de la manche d’un corsage de femme… Le guet-apens : -- attente au bord du passage obligé de la victime sur le chemin du retour à son domicile. Et aussi, après la commission du meurtre et du vol, « la découpe », le transport et le dépôt auprès du domicile d’un habitant de Gagnole considéré comme « simple d’esprit », d’un morceau du vêtement ensanglant­é.

« Tout cela n’est pas le fait d’un individu agissant sous une influence impulsive mais, au contraire, d’un homme opérant suivant un plan froi- dement mûri et combiné pour s’assurer l’impunité » , telle est la conclusion de la Chambre d’accusation.

NB Il convient de préciser qu’en cette année 1911, la commune compte 509 habitants et que toutes les maisons de la châtaigner­aie, comme des autres secteurs, sont habitées. Et aussi que toutes sont (mal) chauffées à l’aide d’un grand cantou qui, pour ne pas (trop) fumer (dedans) nécessite de laisser ouverte la porte d’entrée, permettant ainsi aux occupants de voir ou entendre ce qui se passe dans le voisinage. (À suivre…)

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