La Vie Querçynoise

Portes ouvertes au Château du Théron pour les journées du patrimoine

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Perché sur son éperon rocheux, le château du Théron fait toujours l’admiration des promeneurs qui gravissent la colline en venant de Prayssac, mais son accès n’est pas facile à trouver depuis la route en contrebas. Malgré un temps pluvieux découragea­nt, et grâce un balisage mettant bien en évidence le chemin et y invitant clairement, ce sont près de 200 personnes qui sont venues visiter le château pendant ces deux jours de portes ouvertes.

Ancien architecte des Bâtiments de France, Robert Mangano, avec un regard de profession­nel, a su expliquer l’enchevêtre­ment des aménagemen­ts, des transforma­tions de cette petite forteresse du XIIIe siècle construite par Bernard Valgaudour, devenue château jusqu’à son démantèlem­ent au XIXe siècle. Le plan du château épouse la forme du rocher sur lequel il est assis d’où sa forme en cinq angles.

À l’origine, il y avait un pontlevis et un donjon d’une vingtaine de mètres de hauteur ren- forcé par des piles rondes, dont on voit encore l’emplacemen­t, entourés d’une enceinte qui fut prolongée aux XIVe et XVe siècle avec également une chapelle dont la voûte reposait sur des colonnes encore visibles. La porte d’entrée donne sur deux grandes salles, la partie habitée, éclairée par deux fenêtres à double meneau avec de beaux vitraux. Une porte basse permet de sortir au sommet d’une échauguett­e d’où l’on domine toute la plaine.

Il y a deux cheminées, dont l’une en pierre de 3,80 m de long mais basse qui révèle que le sol a été relevé au cours des rénovation­s successive­s. Sous le bâtiment d’habitation se trouvent trois caves magnifique­ment voûtées. On ne peut qu’être admiratif du travail exemplaire des bâtisseurs qui ont réalisé ce travail d’appareilla­ge d’une grande beauté et qui a défié le temps.

Robert Mangano a fait remar- quer aux visiteurs l’étrangeté d’une porte à ogive qui donne sur les courtines. Des latrines suspendues en encorbelle­ment sont visibles à l’extérieur. Ce château était défensif, la guerre de cent ans n’ayant pas épargné le Quercy. L’évêque de Cahors y fera transporte­r un canon, dont on peut supposer l’emplacemen­t dans la bouche de pierre de l’enceinte et ses quatre angles renforcés des tours qui devaient être crénelées, mais il faudra attendre le XIXe siècle pour voir son démantèlem­ent.

Devenu carrière de pierres, le donjon fut démoli pour servir de matériau de constructi­on.

Il faut rendre un hommage particulie­r à Mme Thierry qui va en 1970 s’attacher à redonner vie à ces ruines. Les déblais occasionné­s par les démolition­s successive­s s’étaient accumulés jusqu’à 6 mètres de hauteur, et ils durent être dégagés pour accéder aux grandes caves voûtées. Elle a alors entrepris un travail énorme de restaurati­on : reprise du mur du XIIIe, protection des deux tours du XIVe… Aujourd’hui, la Fondation du Protestant­isme devenue légataire universel après le legs de Pierre Ledoux a à charge de faire revivre ce lieu. À ce jour, c’est chose faite puisque des groupes sont accueillis et des animations culturelle­s y ont lieu.

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