Du tacot à l’automobile… des voitures de légende !
Les 23 et 24 septembre, s’étaient donnés rendez-vous une quarantaine de propriétaires de véhicules anciens, datant d’avant 1940, place Pierre Betz à Souillac. Un rassemblement qui n’a pas déçu avec des modèles de 1912, 1913 et d’autres moins anciens.
Ici et là, des voitures avec des roues en bois, des petits réservoirs en forme de sac à main, et un florilège de lanternes en laiton, de cadrans de toutes sortes, mais surtout un concentré de prouesses technologiques pour des constructeurs d’autos qui ont disparu et dont le nom a même, parfois, été oublié par la majorité d’entre nous.
Parmi les voitures présentes, en plus des Peugeot, Renault, Citroen et Ford, on a pu voir des Pierron, Talbot, Simca, Hotchkiss, Labuire, Chenard Walcker, Mathis.
Si on peut admirer la nostalgique esthétique de ces vieux modèles, on ne se rend pas compte de l’histoire que portent certains de ces constructeurs. Prenons par exemple, la Mathis, on a oublié que Emile Mathis d’abord distributeur d’automobiles a été associé à un certain Enzo Bugatti avant de créer ses propres voitures. De même on a sans doute oublié que le constructeur Chenard Walcker est le premier vainqueur de la mythique course des 24 heures du Mans. Et puis comment ne pas citer le constructeur Hotchkiss, un américain qui installa son usine du côté de Rodez, fournissant d’abord des équipements à des marques comme Panhard ou De Dion Bouton. C’est dans une Hotchkiss décapotable que le Général de Gaulle faisait ses déplacements dans Paris au lendemain de la libération de la capitale. Hotchkiss fusionna avec Delahaye, puis avec Brandt. L’activité automobile fut peu à peu abandonnée et il donna naissance à un géant de l’électronique : Thomson CSF en 1971, qui deviendra plus tard Thales.
Et puis il y avait place Betz des Ford modèle T. La voiture qui révolutionna la construction automobile par sa fabrication à la chaîne. Un modèle T qui a été fabriqué de 1908 à 1927 était vendu aux alentours de 800 $ à l’origine, alors que la majorité des automobiles n’affichaient pas un prix inférieur à 2 000 $. En 1923, elles étaient même vendues 300 $. Coté production, on est passé de 11 véhicules le premier mois de production à un rythme de 1 véhicule toutes les 93 minutes en 1914. Entretemps Ford avait créé un com- plexe industriel (Highland Park Plan) à Detroit, d’où sortaient jusqu’à 1 000 véhicules jour. L’usine est abandonnée depuis 1970. Le modèle T a longtemps eu le record de ventes : 15 millions d’unités vendues entre 1908 et 1927. Après les dix premiers millions, 9 voitures sur 10 vendues dans le monde étaient une Ford.
Et c’est ainsi que pendant deux jours, toutes ces voitures mythiques se sont garées place Pierre Betz sous le regard bienveillant de l’Abbaye, en écho aux Montgolfiades de Rocamadour. Et c’est sous un soleil radieux, que les passants ont pu admirer ces voitures d’un siècle révolu. Passionnant.