La Vie Querçynoise

Travaux forcés à perpétuité…

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Par qui ? Bien sûr, je n’écrirai pas en noir – ni même en couleur – sur blanc le nom de l’assassin, un presque voisin, relativeme­nt jeune, dont les parents résidaient à Ginalhac, qui n’avait aucun grief à formuler à l’encontre d’Adrien Francoulon, mais était uniquement intéressé par le produit de la vente des boeufs.

Traduit devant la Cour d’assises du Lot, pour assassinat et vol, l’intéressé fut, le 28 septembre 1911, condamné aux travaux forcés à perpétuité et transporté à Cayenne (1). Sur le plan militaire, initialeme­nt classé « bon pour le service armé », il fut exclu de l’Armée – exclu colonial -- en applicatio­n de l’article 4 de la Loi du 21 mars 1905. Selon certaines rumeurs, il se serait évadé et aurait été signalé dans la région peu avant la guerre de 1914-1918. Rentré en métropole comme passager clandestin d’un bateau de transport de marchandis­es ? Et ensuite, engagé volontaire à la Légion Étrangère, sous une fausse identité ? Difficilem­ent imaginable. Se pourrait-il qu’à cette époque, il ait été transporté en Afrique, affecté à une « unité disciplina­ire militaire », sachant qu’en sa qualité d’exclu, il était considéré potentiell­ement dangereux et « indigne de porter les armes » (cf. « Bat d’Af – La légende des mauvais garçons » de Fériel ben Mahmoud). Sur son acte de naissance, aucune mention relative à son décès. Mystère donc.

Quant à la victime, Jean dit Adrien Francoulon, elle fut inhumée dans le petit cimetière de Saint-André – où selon l’Abbé Paul Latapie dans son ouvrage « Les Arques en Quercy » : * l’église garde les tombes, associant étroitemen­t la prière des vivants à la mémoire des défunts*, dans un caveau maintenant bien abandonné….

** (1) -- A ce stade de la narration, je ne peux m’empêcher de songer à une phrase d’Eugène Le Roy en son roman Jacquou le Croquant : « « Puisque j’ai nommé le fameux Guilhem… J’en dirai encore ceci que, peu de temps après la mort de la Mathive, il fut condamné aux galères à perpétuité pour avoir, un soir de foire à Ladouze, assommé et dévalisé un marchand de cochons de Thenon, sur la grand-route, à la Croix de Richard : ainsi devait-il finir. » » (À suivre…) [MAB]

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