COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ À LA RÈGLEMENTATION DE LA CUEILLETTE DES CHAMPIGNONS
En juillet 1982, les propriétaires forestiers de Duravel créaient l’association « Duravel nature » avec pour objet : « la défense et la protection des bois de la commune » .
« L’une de nos préoccupations principales à ce moment-là, consistait à nous protéger de la cueillette sauvage
des champignons » précise Henry Radet. Il est vrai que les forêts de Duravel sont particulièrement prisées par les amateurs de champignons, tant sont réputées abondantes leurs poussées, aux heures bénies du ciel… À tel point, que ces magiques forêts pouvaient être courues à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, donnant
lieu, non plus de bucoliques cueillettes mais à de véritables pillages organisés. « Moi-même, j’ai pu essuyer des menaces de la part d’inconnus, alors que je me trouvais tranquillement dans
mes bois » confie encore Henry Radet. La situation était devenue intenable entre les propriétaires forestiers et les « pilleurs de champignons » s’approvisionnant en vue de la revente, alors que les textes de loi sont formels : « les produits du sol appartiennent aux propriétaires du sol » . Pour mettre un coup d’arrêt à ces cueillettes sauvages, l’association a mis en place une réglementation et procédé au recrutement de gardes forestiers.
Conformément aux traditions locales, les habitants de la commune de Duravel, non-propriétaires de forêt, peuvent obtenir auprès de l’association « Duravel nature », une carte, moyennant 20 €, leur ouvrant droit à la cueillette des champignons. Quant aux membres de l’association, ils bénéficient d’un tarif préférentiel à 10 €.
Trois gardes forestiers agréés et assermentés, assurent aujourd’hui la protection des forêts de Duravel. Ils sont en mesure de verbaliser toute personne qui contreviendrait à la réglementation en vigueur. « Ce dispositif a mis fin à 90 % des cueillettes sauvages » conclut Henry Radet.