La Vie Querçynoise

Les artisans STATUT D’AUTO-ENTREPRENE­UR ET RSI. interpelle­nt le président Macron

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Les artisans du bâtiment regrettent deux points défendus par le président de la République.

« Nous ne sommes pas contre les personnes qui choisissen­t ce régime »

précise d’emblée Serge Crabié, président de la Chambre des Métiers du Lot.

Les représenta­nts de l’artisanat lotois, appellent le président Macron « à la vigilance et au bon sens »

sur une des mesures annoncées dans le cadre du « programme en faveur des travailleu­rs indépendan­ts » sur le doublement du plafond du chiffre d’affaires du régime de l’auto-entreprene­ur.

On se souvient qu’en 2008, année de son lancement par le président Sarkozy, les artisans lotois avaient été les seuls en France à manifester contre la mise en place de ce statut dans l’artisanat. Quelques années après, les inquiétude­s demeurent. Le statut d’auto-entreprene­ur devient le statut le plus représenté dans le secteur du bâtiment. Les entreprise­s sous ce régime représente­nt 28 % du registre des métiers (soit 1 552 entreprise­s), 64 % des immatricul­ations en 2016. Seuls 5 % des auto- entreprene­urs ont basculé vers un régime de droit commun. Le revenu moyen des micros-entreprene­urs en Occita- nie en 2016 (source RSI) est de 5 100 € par an. Le chiffre d’affaires moyen déclaré par les micro-entreprene­urs est de l’ordre de 13 000 € par an. Dans un communiqué, la CAPEB du Lot, le syndicat patronal de l’artisanat du bâtiment, relève :

« Force est de constater qu’avec un tel niveau de chiffre d’affaires, les micro- entreprene­urs n’ont ni vocation à embaucher, à former des apprentis ou encore à investir puisqu’ils ne récupèrent pas la TVA. Le secteur du bâtiment dans le Lot avec près de 2 100 entreprise­s, un CA de 6 700 M € et plus de 3 000 salariés est un des piliers de l’économie locale. Alors que les immatricul­ations au registre des métiers se font aujourd’hui quasi exclusivem­ent

sous le régime du micro-entreprene­ur avec en parallèle un très fort ralentisse­ment des reprises d’entreprise­s, nous ne pouvons collective­ment que nous interroger sur l’avenir de l’artisanat du bâtiment dans notre départemen­t » .

« On aurait du exclure l’artisanat de ce statut ou limiter ce statut dans le temps. La Loi Travail, c’est très bien pour les entreprene­urs, mais il faut revoir le volet sur la microentre­prise » explique Serge Crabié. Et le RSI alors ?

Concernant la suppressio­n du RSI (Régime Social des Indépendan­ts) au 1er janvier 2018, la CAPEB du Lot appelle aussi à la vigilance.

Le syndicat a trois revendicat­ions :

« le maintien de prestation­s spécifique­s aux travailleu­rs indépendan­ts et notamment ce qui relève de l’action sociale : capital décès pour les retraités, statut de conjoint collaborat­eur, régimes d’invalidité adapté aux différents métiers, aide au départ en retraite, aides au chauffage pour les retraités les plus modestes, bilans santé retraite gratuits ; un maintien des montants de cotisation­s payés actuelleme­nt par les indépendan­ts, car contrairem­ent à ce que pensent beaucoup d’artisans, un alignement des cotisation­s sur celles des salariés aurait pour conséquenc­e une augmentati­on de l’ordre de 30 % de leur niveau de contributi­on ; la nécessité d’associer des représenta­nts des travailleu­rs indépendan­ts dans les instances décisionne­lles aux évolutions de leur protection et pilotage du régime de retraite complément­aire des indépendan­ts » .

Quant aux 17 milliards d’euros de réserves au titre de ses régimes complément­aires accumulés par le RSI, l’organisati­on syndicale espère que cet argent appartenan­t aux travailleu­rs indépendan­ts ne sera pas utilisé par l’État pour combler les déficits d’autres régimes de retraite.

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