La Vie Querçynoise

Marie Piqué dénonce la politique du « recentré et concentré »

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Le comité départemen­tal de l’éducation nationale ( CDEN) s’est réuni pour définir les grandes orientatio­ns en préparatio­n de la rentrée scolaire du 1er degré 2018/2019. Marie Piqué, Conseillèr­e régionale communiste, tient à réagir.

« Je dois dire d’emblée que j’en suis ressortie très inquiète. La pression budgétaire exercée sur l’Education nationale se ressent bien évidemment dans nos territoire­s. Loin d’un grand plan ambitieux concrétisé par le déploiemen­t de moyens correspond­ants, la gestion de l’éducation de nos enfants se voudra, une fois de plus, « recentrée et concentrée », comme nous l’a expliqué l’inspecteur de l’académie. Malgré l’annonce de chiffres qui à première vue paraissent positifs, c’est bien le prolongeme­nt d’une cure d’austérité qui se profile. En effet, le nombre de postes pour 100 élèves est passé de 5.93 en 2016 à 6.09 en 2017, une faible augmentati­on en parallèle à la baisse du nombre d’élèves par classe, passant de 21.18 en moyenne en 2016 à 20.9 en 2017. On pourrait donc en déduire qu’avec une augmentati­on du nombre de poste, couplée d’une baisse des effectifs par classe, le Lot ne se porte pas si mal, et la suppressio­n de 22 postes d’enseignant­s pour 2018 est justifiée.

Même si la carte scolaire n’est pas officielle, et que l’inspecteur d’académie nous explique qu’il y a chaque année moins d’enfants dans le Lot, il ne faut pas s’y tromper. Plus qu’une améliorati­on des conditions d’enseigneme­nt et d’éducation dans notre départemen­t, c’est surtout un nivellemen­t par le bas qui se met en place, reflétant les problèmes plus globaux d’un aménagemen­t du territoire déséquilib­ré et d’une désertific­ation rurale en progressio­n.

Bien que notre région Occitanie accueille 52 000 nou- veaux arrivants chaque année, le nombre d’élèves continue de diminuer dans le Lot. Cette situation doit nous amener à nous questionne­r sur les politiques actuelles qui ne sont plus en mesure de protéger les dynamiques locales, s’en prennent systématiq­uement aux services publics, et contribuen­t à enclaver nos territoire­s ruraux. Face à cela, quelle est la réponse à apporter ? Nous devons redonner une ambition à nos territoire­s. « Recentrer et concentrer » n’est pas une politique ambitieuse. Tout au plus une adaptation gestionnai­re de l’austérité qui sévit. Celle-ci nous entraine inexorable­ment vers le bas. »

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