Histoire et patrimoine. Nos arches de pont, pourquoi les arques ? (suite)
Le pont de Saint-André : la Masse a traversé et, sans nul doute, « créé » le Marais des Arques, classé Espace Naturel Sensible -- que les visiteurs sont invités à traverser également en suivant les passages sur caillebotis mis en place à leur intention -- et va couler sous l’arche du pont de Saint-André sur lequel circule le chemin communal qui, de la route départementale numéro 46 (de Montgesty à Saint- Caprais) permet de rejoindre celle numéro 45 (de Cazals à Castelfranc) et aussi la 150 qui « monte » vers le village des Arques et, ensuite, vers celui de Thédirac.
En cette deuxième décennie du XXIe siècle, l’automobiliste bénéficiant de la direction (assistée) de quelques chevauxvapeur, ronronnants ou rugissants, mais, parait-il, toujours polluants, a du mal à s’imaginer -- si tel est le moindre de ses soucis -- quel était l’état des lieux environnants, tels que les décrit Françoise Auricoste en son ouvrage « Les Arques en Quercy - Vallée du Fer » (1990) : « Il y a seulement 150 ans, la Masse et les hauteurs qui la dominaient semblaient… des obstacles dont on ne triomphait qu’au péril d’efforts très pénibles… Saint-André (étant) séparé des Arques… par une longue suite de marais impraticables (n’ayant) qu’une seule issue, à l’extrémi- té, au levant de la paroisse, sur un pont souvent inabordable et dangereux à portée d’une seule maison qu’on appelle la Brugue… ». Il s’agissait donc là d’un « ancêtre » de l’actuel pont de la Passade, récemment présenté et qui est, lui, abordable en toutes saisons.
Situation tout aussi difficilement dramatique « aux abords de la Masse qu’on ne peut franchir qu’au péril de sa vie en certaines saisons » quand selon l’Abbé Paul Latapie, en son ouvrage « Les Arques en Quercy - Ses origines, son histoire » (1956), parmi les peintures murales découvertes par lui-même, alors curé des Arques et de Montcléra, et par Ossip Zadkine, en l’église de SaintAndré : « « Les deux piliers qui supportent l’arc triomphal… à droite un Saint Christophe géant… plongé dans l’eau jusqu’aux genoux… (qui) se propose d’aller chercher sur la face opposée du pilier l’Enfant Jésus, de taille beaucoup plus petite… qui lui fait signe de la main droite et dans la gauche soutient un globe sommé d’une croix » ». Images (du XVe siècle ?) inspirées par la légende concernant ce saint « qui nous garde de mort subite - et quiconque le requiert - de bon coeur, il a ce qu’il quiert ». (À suivre…)