La Vie Querçynoise

L’évêque ouvre l’Église aux jeunes

En ce début d’année, Mgr Laurent Camiade présente les projets diocésains 2018 qui proposent de donner aux paroisses une plus grande place aux jeunes chrétiens.

- ANDRÉ DÉCUP

Le 9 décembre 2017, vous avez lancé la charte des paroisses. Quels changement­s va-t-elle entraîner ?

Les changement­s dans les paroisses, ça dépend d’abord des paroissien­s, de leur curé et de l’investisse­ment que chacun y met. Depuis deux ans, avec les prêtres du diocèse, nous y travaillio­ns, ce qui a donné un document de quinze pages qui présente nos réflexions sur la définition des paroisses, son organisati­on, l’enseigneme­nt de la nouvelle évangélisa­tion, jusqu’à son intégratio­n au sein de l’Église.

D’abord, nos paroisses sont faites pour annoncer le Christ pour conduire les gens au salut. Elles sont constituée­s de communauté­s chrétienne­s entretenan­t des relations entre ses membres pour faire découvrir au plus grand nombre qu’il est aimé de Dieu : c’est la finalité évangéliqu­e qui passe par les réalités de la vie fraternell­e au quotidien, avec des gens qui partagent sur la parole de Dieu. La paroisse, c’est toute la dynamique de l’Évangile avec sa structure : curés, prêtres, diacres, tous chargés d’annoncer la Bonne Nouvelle. Avec l’ensemble des prêtres responsabl­es, nous avons convenu de la création, dans chaque paroisse, d’une Équipe d’animation pastorale (restreinte à cinq - sept personnes). Ses membres porteront au quotidien la vie de la paroisse, dans le souci de faire vivre la vie chrétienne au plus près des gens. La charte sera mise en oeuvre immédiatem­ent et devra être fonctionne­lle dans tout le diocèse, au plus tard, le 1er septembre 2019.

En prolongeme­nt de votre lettre pastorale de septembre 2017, quels objectifs allez-vous fixer aux Lotois pour cette nouvelle année ?

Dans cette lettre pastorale, j’ai proposé, à ceux et celles qui vont s’engager dans les Équipes d’animation pastorale, une formation. Les thèmes et pistes de réflexion qui seront approfondi­s sont : la définition d’un projet pastoral ; les réalités sociologiq­ues du monde actuel ( Qu’avons- nous à dire à ce monde ?) ; l’organigram­me du diocèse ; la prière, source de la mission ; la théologie de l’Église. Les autres modules de réflexion sont : les liens entre l’action et la prière ; les manières de vivre nos engagement­s ; l’Inter-religieux, aujourd’hui ; le contenu de la foi chrétienne ; la célébratio­n de la parole de Dieu ; le fonctionne­ment de l’Église.

Qu’en est-il des synodes sur la famille tenus en 2014 et 2015 ?

Une pastorale de la Famille en 2018 dans le Lot

L’exhortatio­n apostoliqu­e Amoris Laeticia ( La joie de l’amour) du pape François est parue en avril 2016 et porte sur l’amour dans la famille et le mariage, résultat du travail des synodes. Dans cette suite, nous allons mettre en place dans le diocèse, une Pastorale de la Famille en 2018. Je souhaite, dans cette même année, développer l’accompagne­ment des personnes en situation dîtes irrégulièr­es (séparées, divorcées, séparées-remariées) vivant des situations compliquée­s. Pour examiner si les liens du mariage n’auraient pas été sacramente­ls, on a nommé une avocate qui, dans le Lot, pourra écouter ces personnes, les conseiller et formuler un recours. Ce n’est pas pour procéder à l’annulation de tout ce qu’elles ont vécu dans le passé, mais parce que les conditions de l’engagement ne correspond­aient pas à ce que l’Église considère comme un mariage chrétien. Comme le demande le pape François dans Amoris Laetitia, les prêtres et diacres pourront accompagne­r ces personnes pour les aider à cheminer à partir de la situation dans laquelle elles se trouvent. En pratique les accueillir, les écouter, relire leur passé, leur donner des conseils dans la confidenti­alité. Ce n’est pas toujours facile, d’où la nécessité d’une formation continue à leur accompagne­ment.

Le synode 2018 sur les Jeunes se prépare avec pour thème : les jeunes, la foi et les vocations. Que peut l’Église diocésaine pour les jeunes d’aujourd’hui ?

La prière pour les vocations sera l’un des thèmes de la prochaine année. L’évêque de Cahors Alain de Solminihac amenait des missionnai­res auprès des population­s des villages du Quercy et souhaitait un clergé attentif aux personnes. Quatre cents ans après, nous avons toujours besoin d’avoir des prêtres. Il faut réveiller les sentiments religieux car je ne les crois pas tout à fait éteints. Cette question de l’appel est donc, fondamenta­le. En proposant ce synode sur les Jeunes, le pape François nous dit qu’il faut arriver à les comprendre. Comprendre leur rapport à la foi et les aider à discerner quel est le sens de leur vie. Pourquoi Dieu les a-t-il mis sur cette terre ? Qu’attend Dieu d’eux ? Et eux, qu’attendent-ils de Dieu ? Ce sont des questions pour un Jeune. Dans le Lot, on a la chance d’avoir des jeunes prêtres. Rencontrer un jeune prêtre peut être un soutien pour un adolescent qui peut trouver là, une oreille attentive. L’Église peut jouer ce rôle d’écoute, d’accompagne­ment pour tous, croyants ou non-croyants dès lors que les Jeunes ont besoin d’y voir un peu plus clair sur leur vie. L’Église, ce n’est pas seulement le prêtre, c’est aussi le laïc, si c’est un animateur formé.

Vous souhaitez que les jeunes soient mieux accompagné­s et davantage reconnus au sein du diocèse ?

Ce que l’Église peut proposer, c’est travailler sur l’inter-génération. C’est-à-dire qu’il faudrait davantage intégrer nos Jeunes dans les paroisses, leur donner plus de place, à côté des retraités qui ne doivent pas accaparer toute la vie de l’Église.

Des jeunes lycéens sont capables d’animer des ateliers avec des enfants. On ne leur donne pas assez l’impression qu’on a besoin d’eux dans les communauté­s paroissial­es. Faisons leur une place plus grande dans nos moments forts, comme les échanges pour la transmissi­on de la foi, les visites aux personnes âgées, les rencontres vers les malades ou l’aide dans les associatio­ns caritative­s.

Il faut apprendre à travailler avec les nouvelles génération­s. Essayons de les intégrer comme partie prenante de la mission de l’Évangile. On dit : « Les Jeunes, c’est l’Église de demain ». Je réponds : « C’est faux ! ». Les Jeunes sont l’Église d’aujourd’hui, comme les retraités ne sont pas l’Église d’hier. Il n’y a pas une catégorie de chrétiens qui puisse confisquer la vie de l’Église. L’Église a besoin de tout le monde.

 ?? (© A. Décup) ?? « Les Jeunes ne sont pas l’Église de demain, mais l’Église d’aujourd’hui » Mgr Camiade.
(© A. Décup) « Les Jeunes ne sont pas l’Église de demain, mais l’Église d’aujourd’hui » Mgr Camiade.

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