La Vie Querçynoise

La montée en puissance du bio

Le nombre d’agriculteu­rs bio ne cesse d’augmenter depuis 2009 dans le Lot. Le départemen­t s’inscrit dans une dynamique régionale. L’Occitanie est en effet la première région de France en nombre d’agriculteu­rs bio et de surface agricole bio.

- MARC LOUISON

L’agricultur­e bio se porte bien. Merci pour elle… Elle connaît depuis quelques années une forte croissance car les Français consomment de plus en plus de produits issus de l’agricultur­e biologique.

En France en 2016, le chiffre d’affaires généré par la vente de produits alimentair­es issus de l’agricultur­e biologique est estimé à 7,147 milliards d’euros*, un chiffre en constante hausse depuis 2005 ( 1,564 milliard d’euros). En 2016, près de 45 % des produits bio ont été vendus dans les grandes et moyennes surfaces (GMS). Suivent la distributi­on spécialisé­e bio (37 %), la vente directe du producteur au consommate­ur (13 %) et les artisans ou commerçant­s (5 %). 71 % des produits bio consommés proviennen­t de France.

Cet engouement des consommate­urs français pour le bio a un effet direct sur le nombre d’agriculteu­rs. En 2016, la France comptait 32 264 exploitati­ons engagées en bio (+ 32 % entre 2013 et 2016), ce qui représente 7,3 % des exploitati­ons agricoles françaises et plus de 10 % des emplois agricoles. L’activité biologique (production, transforma­tion et distributi­on) concernait en 2016 près de 118 000 emplois directs, avec une croissance annuelle moyenne de 8,4 % par an depuis 4 ans.

Côté surface, 1 538 047 ha étaient engagés selon le mode biologique en 2016, soit une augmentati­on de 17 % par rapport à 2015 (+ 50 % entre 2013 et 2016) : 1 054 877 ha certifiés bio ; 483 170 ha en conversion dont 265 536 ha en première année de conversion (contre 226 130 ha en 2015). Le bio représente 5,7 % de la surface agricole utile française.

La région Occitanie est la première de France en nombre d’agriculteu­rs bio et en surface agricole bio ( 7 218 fermes, 361 718 ha). Suivent l’Auvergne- Rhône- Alpes ( 4 771 fermes, 204 235 ha), la Nouvelle-Aquitaine (4 700 fermes, 188 867 ha), les Pays de la Loire (2 543 fermes, 150 595 ha).

362 agriculteu­rs bio dans le Lot

Le départemen­t du Lot n’échappe pas à la tendance. Le départemen­t compte aujourd’hui 362 agriculteu­rs bio (agriculteu­rs déjà en bio ou en conversion inscrits), un chiffre qui « évolue tous les jours » reconnaît Fanelli Walters, animatrice de Bio 46, associatio­n qui regroupe les producteur­s bio du Lot. Ils étaient 91 en 2005. Le Lot compte au total 3 700 agriculteu­rs inscrits à la PAC.

Le nombre d’agriculteu­rs bio connaît une croissance constante depuis 2009. « La politique d’aides a été accélérée. Des production­s ont connu des problèmes, comme le lait. L’image de la bio a aussi changé » explique Grégoire Mas, conseiller bio à la chambre d’agricultur­e du Lot. Le passage à l’agricultur­e biologique se fait par idéologie pour certains mais aussi par nécessité économique. Le lait bio par exemple se développe bien. Des producteur­s laitiers en convention­nel, qui ont connu plusieurs crises, se sont donc tournés vers le bio pour s’assurer un revenu décent.

Les responsabl­es lotois de la filière bio se réjouissen­t de cet engouement, mais restent sur leurs gardes. « Nous voulons un développem­ent à taille humaine, en préservant le revenu des agriculteu­rs et en ayant une plus-value économique sur l’exploitati­on biologique. Il y a un engouement très fort de la grande distributi­on qui met la pression pour avoir le potentiel de production. Nous restons très vigilants pour ne pas tomber dans les mêmes travers. Notre objectif est de permettre à chaque agriculteu­r d’avoir un revenu digne » explique Henri Bonnaud, vice-président de la Chambre d’agricultur­e en charge du bio.

Les agriculteu­rs bio lotois réalisent 40 % de leur chiffre d’affaires en vente directe et 60 % en gros et demi-gros.

Pour rappel, l’agricultur­e biologique a des coûts de production plus élevés que l’agricultur­e convention­nelle. D’où un prix de vente un peu plus élevé. Mais en contrepart­ie, elle crée de l’emploi. « Elle nécessite plus de main-d’oeuvre. C’est donc important pour le tissu économique local » relève Nathalie Masbou, présidente de Bio 46.

Ouverture d’un « point info bio »

Face à cet engouement pour l’agricultur­e biologique, la Chambre d’agricultur­e du Lot et l’associatio­n Bio 46 ont décidé de monter ensemble un « point info bio ». L’objectif est de mettre en commun leurs différente­s ressources (humaines, techniques…) pour accompagne­r au mieux les agriculteu­rs qui souhaitent se convertir en bio et ceux qui sont déjà en conversion. Jusqu’à maintenant, les agriculteu­rs s’adressaien­t soit à l’une soit à l’autre. « Pour appuyer le développem­ent de la bio, il faut avoir un projet en commun entre les différente­s structures et acteurs de la bio. Il est essentiel d’apporter le même service sur tout le territoire » explique Henri Bonnaud.

Des permanence­s sont prévues à la Chambre d’agricultur­e à Cahors et dans ses antennes de Gramat, Planioles et Gourdon.

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 ??  ?? Les équipes de Bio 46 et la Chambre d’agricultur­e du Lot s’associent pour mieux conseiller et accompagne­r les agriculteu­rs bio.
Les équipes de Bio 46 et la Chambre d’agricultur­e du Lot s’associent pour mieux conseiller et accompagne­r les agriculteu­rs bio.

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