Immersion avec le transporteur Robert Jouve
Robert Jouve, transporteur massiacois, a invité la rédaction à passer une journée à ses côtés. Il devait ce jour-là livrer une cargaison, en charger et décharger une autre.
Avec sa carrure de rugbyman, le professionnel s’est montré sympathique et bon vivant tout au long de la journée. Lundi 11 juillet, départ à 7 h 30 de son entreprise située en zone artisanale de Massiac. L’ensemble routier est chargé d’emballages vides à livrer à Bort-les-Orgues (Corrèze). Pour s’installer sur le siège conducteur, il faut gravir 4 marches en s’aidant des barres latérales. Une fois à l’intérieur, on découvre l’environnement quotidien du chauffeur. Véritable commandant de bord à son volant, Robert est à l’aise. Son tracteur V8 de 560 chevaux bénéficie des dernières technologies : boîte de vitesses automatique ou semi-automatique selon l’usage, GPS, tablette informatique connectée à internet, climatisation de jour et de nuit, ABS, antiretournement,etc. Il reconnaît « s’être fait plaisir » en achetant ce petit bijou.
Du Cantal à L’Aveyron en passant par le Puy-de-Dôme
Il entretient avec passion son cadre de travail : la cabine est d’une propreté clinique. Dès le départ, on sent la puissance feutrée du moteur V8, qui s’exprime avec un siflement assourdi caractéristique des belles mécaniques. Le trajet s’effectue sans encombre, simplement entrecoupé d’un arrêt café à Riom-ès-Montagnes. Le camion arrive à destination vers 9 h 30, heure impérative prévue pour la livraison. Les bâches latérales de la semi-re- morque coulissent pour l’accès au chargement, c’est une manipulation relativement aisée et rapide. En zone de déchargement, il est obligatoire de porter un gilet jaune de sécurité. La sécurité fait partie intégrante de tous les chargements et déchargements. Quarante minutes plus tard, les 25 palettes de la livraison sont déchargées, et Robert peut reprendre la route. Direction Herment (Puy-de-Dôme) où un chargement de 28 tonnes de granulé bois l’attend. Arrivé à l’usine, un autre transporteur termine son chargement. Il est 11 h 30, Robert se rend au bureau pour établir sa feuille de transport. Le préposé lui indique que c’est l’heure du repas, donc il faut revenir à 13 heures. Robert est chagriné par ce contre-temps, qui va le retarder pour effectuer sa livraison à Mur-de-Barrez (Aveyron).
Un chauffeur satisfait de son métier
À 13 heures, mise en place pour le chargement, le chariot élévateur charge les palettes deux par deux. Une heure plus tard, les 30 palettes (28 tonnes) sont en place. Le moteur V8 est alors sollicité par Robert, qui conduit tout en souplesse. L’ensemble avance très régulièrement, sans à coups. Pour rejoindre Mur-de-Barrez, sortie de l’autoroute à SaintFlour. Les routes sont relativement tortueuses et étroites. Arrivée à destination vers 17 h30, déchargement express et retour à Massiac vers 20 heures après avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres dans la journée. Cette journée ordinaire pour Robert montre que la facteur temps est important, et parfois dificile à gérer. Robert est un patron chauffeur satisfait de son métier, il envisage l’avenir avec sérénité. D’après lui, le transport évolue : « Depuis 2 ans, les gros donneurs d’ordre font appel à la qualité du service, les clients travaillent en lux tendu et il est impératif de respecter les horaires (chargement et déchargement). » Mais il s’interroge sur les évolutions future, notamment le transport 2.0. Des sociétés se sont créées récemment pour mettre en relation directe les clients et les transporteurs. Le marché du transport routier, estimé à 43 milliards d’euros, intéresse des start-up qui pensent devenir les Uber français du fret routier. Mais Robert pense déjà à l’avenir, qu’il va pouvoir construire lorsque Benoît son ils le rejoindra.