LE COMMENTAIRE

Jésus gravit cette longue montée vers Jérusalem que nous accompagnons depuis quelques dimanches. Jésus monte vers sa mort, son « départ » . On sait très bien ce qui va arriver. Pour Jésus, et pour ses amis, dans les dernières semaines avant Pâques, c’est clair et redoutable : il va falloir affronter l’hostilité rigide et sûre d’elle même des chefs religieux... les foules ne s’intéressent plus à celui qui a refusé d’être leur messie, ce messie qui réussit et triomphe de tout. Selon toutes les apparences, c’est l’échec déinitif qui approche : l’échec d’un projet, l’échec d’une vie. C’est dans cette situation que Jésus dit : « N’ayez pas peur, petit troupeau ! » comme il est petit, fragile, ce minuscule groupe de disciples ! Jésus essaie de le réconforter en l’appelant de ce terme affectueux : « petit troupeau » ... Ce terme est aussi une expression biblique. Le troupeau, guidé par son berger, c’est l’image traditionnelle pour dire que Dieu aime et protège son peuple choisi. Une fois de plus, dans la bouche de cet homme Jésus, une afirmation pleine d’audace : ce petit groupe, fragile et pauvre, sans inluence et sans culture, sans appui et sans courage, est le nouvel Israël, le nouveau peuple de Dieu. «N’aie pas peur, ne crains pas, petit troupeau » ! Pourquoi ne pas avoir peur selon Jésus ? « Parce que le Père a trouvé bon de nous donner le Royaume. » Notre vie a un sens, en Dieu, même si, pour une raison ou pour une autre, elle a une apparence d’échec, même si nous sommes lâchés par nos amis, écrasés par nos adversaires, incompris de tous, même si nous allons jusqu’à dire: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’astu abandonné ?» Toute la vie de Jésus proclame que Dieu donne son Royaume aux pauvres, aux plumés, aux trébuchants. Même l’homme à qui rien ne réussi, même le divorcé ou le conjoint blessé en son amour, même la personne seule, malade, même celui qui pense que sa faute ne peut être pardonnée, même le pécheur qui a renié son maître, même tous ceux qui l’ont abandonné pour quelque raison que ce soit... peuvent, en Jésus, ne pas désespérer. Le Royaume de Dieu n’est pas une conquête qui se gagne, mais un don du Père qui a trouvé bon de nous combler !