LE COMMENTAIRE

Jésus nous annonce également qu’il va recevoir un baptême alors même qu’il a reçu celui d’eau de Jean le Baptiste. Mais, en route pour Jérusalem, c’est celui de la croix qu’il nous annonce, le baptême subi sur la croix, passage de la mort à la vie que Dieu nous offre aussi par la promesse de la résurrection. Mais aucun disciple ne l’a encore compris tellement c’est inimaginable. C’est à une toute autre façon de raisonner que la parole de Jésus nous invite dans ce texte. Une véritable conversion qui n’est pas facile, qui maltraite nos idées, nos rélexions, nos habitudes, nos traditions, mêmes celles les plus ancrées et les plus préservées: nos liens familiaux. Jésus ne nous demande pas de faire la guerre avec son père, sa mère, sa belle-mère, il nous avertit simplement que la conversion des coeurs, dire oui à Dieu qui nous donne tout, n’est pas facile. Qu’il faut faire violence sur nous mêmes pour répondre à cet appel d’amour qui nous est proposé, ne pas hésiter à changer nos regards pour vivre l’Évangile en vérité. L’Évangile est parole de libération, parole de vie, parole de salut. L’appel de Dieu, l’appel de l’Évangile, l’exigence qui nous est proposée est plus forte que tous les liens sociaux, familiaux, que nous pouvons connaître. Elle est révolutionnaire (et en ce sens peut être violente) face aux enfermements et aux esclavages. Entendre, lors d’une célébration funèbre pour le Père Jacques Hamel, lâchement assassiné, une prière d’intercession demandant à Dieu de sauver les âmes des assassins est violence et peut heurter les âmes blessées. Mais elle témoigne aussi que l’Évangile est une force de vie et d’amour qui casse tous les enfermements, qui fait de tous les humains les enfants d’un même père, créatures de Dieu. Si nous mettons notre coniance en ce Dieu de paix et d’amour, notre vie de disciples est dificile, certainement, mais la richesse qui nous est ainsi donnée de vivre en est la récompense déinitive.