La Voix du Cantal

Éloge de l'olympisme

- Michel Dagras

Nous vivons tous les 4 ans un événement extraordin­aire. Les Jeux Olympiques ! Le baron Pierre de Coubertin relançait en 1896 cette manifestat­ion antique sous l’adage « Plus vite, plus haut, plus fort » , éclairée par la divise plus connue : « L’essentiel n’est pas de gagner mais de participer » . Depuis, des athlètes venus des quatre coins du monde se retrouvent et se déient en quête d’exploits et de records. L’événement est extraordin­aire parce que leurs pays croisent parfois le fer d’opposition­s politiques et de conflits aigus. Aux Jeux, ces adversités sont laissées de côté au proit d’une fraternité qui passe les frontières. Tous les pays se trouvent à la même enseigne, soumis aux mêmes règles olympiques. Les plus grands bénéicient certes d’équipement­s et de préparatio­ns importants, mais les petits ne sont pas en reste. La victoire souriante d’un sprinter jamaïcain devant un concurrent US vaut au propre comme au iguré son pesant d’or ! La merveilleu­se lumière de ces jours de spectacle se voile toutefois de quelques nuages. Les uns viennent du poison du dopage. Une tricherie qui non seulement abîme les corps mais entraîne le déboire de disqualiic­ations. Des iertés nationales en pâtissent au point de provoquer, en amont des Jeux, des tensions et des ressentime­nts durables. Au sein des jeux eux-mêmes la météo n’a pas toujours été au beau ixe. On a par exemple assisté au spectacle pitoyable d’un public Incapable de fair-play, siflant un sauteur à la perche au point de le déstabilis­er dans son dernier essai et de l’humilier jusqu’aux larmes. L’ouverture et la clôture des Jeux furent l’occasion de célébratio­ns grandioses riches de rites et de symboles. Comment ne pas évoquer celle de 2004 à Athènes où les Jeux virent le jour au VIIIe siècle av. J.-C. Et celle de Pékin, quatre ans plus tard, avec 15 000 danseurs impression­nants d’harmonie et de force pour évoquer la civilisati­on chinoise, multimillé­naire. Cette année, Rio n’a pas manqué son rendez-vous avec l’Histoire olympique. La lamme portée en relais jusqu’à la vasque disposée pour l’accueillir se propagea en un immense incendie. Celui d’un soleil projetant à la face du Monde un déi de lumière et de paix, de fraternité universell­e… Chaque fois l’originalit­é culturelle du pays organisate­ur s’est trouvée respectée, magniiée même, pour souligner que la fraternité universell­e ne gomme pas les identités particuliè­res. Les occasions d’exprimer si puissammen­t le profond désir de joie et de fête, de ierté et de solidarité, de beauté et de succès, d’organisati­on et de liberté, ne sont guère fréquentes. Elles sont des moments de bonheur dans un monde perclus de malheurs. Elles pourraient donner le change du rêve et de l’utopie alors que d’épouvantab­les tragédies sèment la violence et la mort. Ne sont-elles pas surtout un ballon d’oxygène pour justement affronter ces turpitudes en rappelant que nous sommes des êtres désireux de magniier la vie, la beauté, la santé des corps et des esprits, les valeurs de courage, de patience, d’esprit d’équipe, de solidarité, d’amour… bref, des êtres humains ?

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Le père Michel Dagras.

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