Éloge de l'olympisme
Nous vivons tous les 4 ans un événement extraordinaire. Les Jeux Olympiques ! Le baron Pierre de Coubertin relançait en 1896 cette manifestation antique sous l’adage « Plus vite, plus haut, plus fort » , éclairée par la divise plus connue : « L’essentiel n’est pas de gagner mais de participer » . Depuis, des athlètes venus des quatre coins du monde se retrouvent et se déient en quête d’exploits et de records. L’événement est extraordinaire parce que leurs pays croisent parfois le fer d’oppositions politiques et de conflits aigus. Aux Jeux, ces adversités sont laissées de côté au proit d’une fraternité qui passe les frontières. Tous les pays se trouvent à la même enseigne, soumis aux mêmes règles olympiques. Les plus grands bénéicient certes d’équipements et de préparations importants, mais les petits ne sont pas en reste. La victoire souriante d’un sprinter jamaïcain devant un concurrent US vaut au propre comme au iguré son pesant d’or ! La merveilleuse lumière de ces jours de spectacle se voile toutefois de quelques nuages. Les uns viennent du poison du dopage. Une tricherie qui non seulement abîme les corps mais entraîne le déboire de disqualiications. Des iertés nationales en pâtissent au point de provoquer, en amont des Jeux, des tensions et des ressentiments durables. Au sein des jeux eux-mêmes la météo n’a pas toujours été au beau ixe. On a par exemple assisté au spectacle pitoyable d’un public Incapable de fair-play, siflant un sauteur à la perche au point de le déstabiliser dans son dernier essai et de l’humilier jusqu’aux larmes. L’ouverture et la clôture des Jeux furent l’occasion de célébrations grandioses riches de rites et de symboles. Comment ne pas évoquer celle de 2004 à Athènes où les Jeux virent le jour au VIIIe siècle av. J.-C. Et celle de Pékin, quatre ans plus tard, avec 15 000 danseurs impressionnants d’harmonie et de force pour évoquer la civilisation chinoise, multimillénaire. Cette année, Rio n’a pas manqué son rendez-vous avec l’Histoire olympique. La lamme portée en relais jusqu’à la vasque disposée pour l’accueillir se propagea en un immense incendie. Celui d’un soleil projetant à la face du Monde un déi de lumière et de paix, de fraternité universelle… Chaque fois l’originalité culturelle du pays organisateur s’est trouvée respectée, magniiée même, pour souligner que la fraternité universelle ne gomme pas les identités particulières. Les occasions d’exprimer si puissamment le profond désir de joie et de fête, de ierté et de solidarité, de beauté et de succès, d’organisation et de liberté, ne sont guère fréquentes. Elles sont des moments de bonheur dans un monde perclus de malheurs. Elles pourraient donner le change du rêve et de l’utopie alors que d’épouvantables tragédies sèment la violence et la mort. Ne sont-elles pas surtout un ballon d’oxygène pour justement affronter ces turpitudes en rappelant que nous sommes des êtres désireux de magniier la vie, la beauté, la santé des corps et des esprits, les valeurs de courage, de patience, d’esprit d’équipe, de solidarité, d’amour… bref, des êtres humains ?