€cosystem, nouvelle association aux grandes ambitions
Marie Carreaud, Sylviane Durand et Séverine Dyk lancent un Système d’échange local (SEL) qui servira de passerelle vers un projet plus ambitieux : la création d’une maison des compétences, « agence d’intérim pour entrepreneurs » mettant au service des uns
Valoriser les compétences de chacun, c’est un peu le superpouvoir de Marie Carreaud. Dirigeante de « 304 Conseil », agence de conseil aux entreprises, cette néo-Cantalienne impulse régulièrement des projets visant à aider les entrepreneurs à développer leur activité, sans jamais perdre de vue le facteur humain. Parmi ses bébés, on trouve le réseau Cant’Elles ( anciennement « Entreprendre au féminin ») qui compte aujourd’hui une centaine de membres, et La Forge*, qui s’est rapidement émancipée. Aujourd’hui, avec sa mère Sylviane Durand et Séverine Dyk (créatrice d’Esprit Récup’ installée à Aurillac), Marie Carreaud lance l’association
cosystem, qui doit oficielle- ment voir le jour ce mois de septembre. Là encore, il s’agit de mettre en lumière - et en réseau - les compétences des uns et des autres, autour, dans un premier temps, d’un Système d’échange local (SEL). Un dispositif ouvert à tous et dont la vocation correspond au credo de Marie Carreaud, il rouge de toutes ses initiatives : « que les gens expriment ce qu’ils savent faire et reprennent coniance » . Comme dans tout SEL, les membres s’échangeront des services. Si certaines aptitudes sont très mesurables concrètement ( jardinage, bricolage, etc.), d’autres sont plus subtiles, et souvent ignorées par leurs détenteurs. La correction de documents par exemple ou la rédaction de courriers, évidentes pour certaines personnes, peuvent poser problème à d’autres qui auront besoin d’un coup de main. Le SEL permettra de braquer un projecteur sur ces talents cachés, et pourrait bien donner à certains l’envie de franchir un cap en s’installant à leur compte. « Il y a des gens avec des compétences, mais qui n’osent pas » , observe la chef d’entreprise. Au-delà de cette fonction de révélateur de talents, le SEL constituera un moyen d’identiier les besoins du territoire, et les compétences qui peuvent y répondre.
À terme, une maison de compétences
Car cette initiative a un objectif clair : créer à terme une maison de compétences réunissant dans une même structure des travailleurs indépendants de toutes sortes (secrétariat, comptabilité, community management, graphisme...) qui proposeront leurs services aux entrepreneurs. « Quand les entreprises ont une carence dans une compétence, elles ont deux choix : soit recruter un CDD, avec toutes les charges de personnel que ça implique, soit s’en passer » , résume Marie Carreaud. Grâce à une structure qui servirait d’« agence d’intérim » d’entrepreneurs au service d’autres entrepreneurs, ces derniers auraient donc désormais une troisième option : profiter d’une plate-forme réunissant des professionnels locaux pouvant effectuer des missions ponctuelles.
Lieu de travail et espace de vie
Pour lesdits professionnels, plusieurs avantages à cet espace commun : un lieu de travail tout d’abord, mais aussi un espace de vie avec entre autres, comme prestations envisagées, lieu de restauration et service petite enfance. Et avant tout un réseau, des contacts et une visibilité. « On consomme de plus en plus intelligemment, que ce soit pour la nourriture avec les Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, NDLR), ou pour les vêtements avec la récup’, remarque Marie Carreaud. On relocalise ce qu’on consomme, mais pas ce qu’on produit. » Relocaliser la production en misant sur les ressources cantaliennes fait partie des objectifs de la maison de com- pétences qui devrait découler d’ cosystem. Ain de concrétiser cette vision ambitieuse, l’association souhaite créer des locaux en mesure d’abriter un tel projet. Une piste sérieuse de construction est envisagée à Arpajon-sur-Cère, pour un aboutissement éventuel en 2018. « Rien n’est fait, mais ce lieu-là est très, très bien » , sourit la chef d’entreprise. En attendant, tous ceux qui se soupçonnent des talents cachés peuvent contacter
cosystem, qui s’est lancé le déi de transformer le plomb rudimentaire des idées naissantes en or.
« Que les gens expriment ce qu’ils savent faire »