La Voix du Cantal

€cosystem, nouvelle associatio­n aux grandes ambitions

Marie Carreaud, Sylviane Durand et Séverine Dyk lancent un Système d’échange local (SEL) qui servira de passerelle vers un projet plus ambitieux : la création d’une maison des compétence­s, « agence d’intérim pour entreprene­urs » mettant au service des uns

- H. Me i gni n cosystem, 15 allée Goerges-Pompidou, 15000 Aurillac. Tél. 06 24 31 59 60. * La Forge, espace de coworking basé à Aurillac et géré par l’associatio­n éponyme, a pour objet de favoriser la création d’intelligen­ce collective et de collaborat­ion

Valoriser les compétence­s de chacun, c’est un peu le superpouvo­ir de Marie Carreaud. Dirigeante de « 304 Conseil », agence de conseil aux entreprise­s, cette néo-Cantalienn­e impulse régulièrem­ent des projets visant à aider les entreprene­urs à développer leur activité, sans jamais perdre de vue le facteur humain. Parmi ses bébés, on trouve le réseau Cant’Elles ( ancienneme­nt « Entreprend­re au féminin ») qui compte aujourd’hui une centaine de membres, et La Forge*, qui s’est rapidement émancipée. Aujourd’hui, avec sa mère Sylviane Durand et Séverine Dyk (créatrice d’Esprit Récup’ installée à Aurillac), Marie Carreaud lance l’associatio­n

cosystem, qui doit oficielle- ment voir le jour ce mois de septembre. Là encore, il s’agit de mettre en lumière - et en réseau - les compétence­s des uns et des autres, autour, dans un premier temps, d’un Système d’échange local (SEL). Un dispositif ouvert à tous et dont la vocation correspond au credo de Marie Carreaud, il rouge de toutes ses initiative­s : « que les gens expriment ce qu’ils savent faire et reprennent coniance » . Comme dans tout SEL, les membres s’échangeron­t des services. Si certaines aptitudes sont très mesurables concrèteme­nt ( jardinage, bricolage, etc.), d’autres sont plus subtiles, et souvent ignorées par leurs détenteurs. La correction de documents par exemple ou la rédaction de courriers, évidentes pour certaines personnes, peuvent poser problème à d’autres qui auront besoin d’un coup de main. Le SEL permettra de braquer un projecteur sur ces talents cachés, et pourrait bien donner à certains l’envie de franchir un cap en s’installant à leur compte. « Il y a des gens avec des compétence­s, mais qui n’osent pas » , observe la chef d’entreprise. Au-delà de cette fonction de révélateur de talents, le SEL constituer­a un moyen d’identiier les besoins du territoire, et les compétence­s qui peuvent y répondre.

À terme, une maison de compétence­s

Car cette initiative a un objectif clair : créer à terme une maison de compétence­s réunissant dans une même structure des travailleu­rs indépendan­ts de toutes sortes (secrétaria­t, comptabili­té, community management, graphisme...) qui proposeron­t leurs services aux entreprene­urs. « Quand les entreprise­s ont une carence dans une compétence, elles ont deux choix : soit recruter un CDD, avec toutes les charges de personnel que ça implique, soit s’en passer » , résume Marie Carreaud. Grâce à une structure qui servirait d’« agence d’intérim » d’entreprene­urs au service d’autres entreprene­urs, ces derniers auraient donc désormais une troisième option : profiter d’une plate-forme réunissant des profession­nels locaux pouvant effectuer des missions ponctuelle­s.

Lieu de travail et espace de vie

Pour lesdits profession­nels, plusieurs avantages à cet espace commun : un lieu de travail tout d’abord, mais aussi un espace de vie avec entre autres, comme prestation­s envisagées, lieu de restaurati­on et service petite enfance. Et avant tout un réseau, des contacts et une visibilité. « On consomme de plus en plus intelligem­ment, que ce soit pour la nourriture avec les Amap (Associatio­ns pour le maintien d’une agricultur­e paysanne, NDLR), ou pour les vêtements avec la récup’, remarque Marie Carreaud. On relocalise ce qu’on consomme, mais pas ce qu’on produit. » Relocalise­r la production en misant sur les ressources cantalienn­es fait partie des objectifs de la maison de com- pétences qui devrait découler d’ cosystem. Ain de concrétise­r cette vision ambitieuse, l’associatio­n souhaite créer des locaux en mesure d’abriter un tel projet. Une piste sérieuse de constructi­on est envisagée à Arpajon-sur-Cère, pour un aboutissem­ent éventuel en 2018. « Rien n’est fait, mais ce lieu-là est très, très bien » , sourit la chef d’entreprise. En attendant, tous ceux qui se soupçonnen­t des talents cachés peuvent contacter

cosystem, qui s’est lancé le déi de transforme­r le plomb rudimentai­re des idées naissantes en or.

« Que les gens expriment ce qu’ils savent faire »

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Séverine Dyk et Marie Carreaud (à droite).

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