Debout dans l’Exil, par Michel di Nocera
Samedi 3 septembre, Michel di Nocera a présenté son ouvrage documentaire Debout dans l’exil !, 1939-1945 reconstitution de la CNT clandestine et maquis anarchistes dans le Nord-Ouest Cantal, dont la sortie oficielle a été également fêtée à Chalvignac dans le cadre des manifestations « Timbre premier jour » rendant un hommage national aux résistants du barrage de l’Aigle (lire en page 14). Michel di Nocera ne se dit pas écrivain, mais plutôt passeur de mémoire. Cependant, l’ouvrage qu’il a publié aux éditions Libertaires est un livre que l’on peut qualiier d’historique et d’engagé. De nombreuses recherches ont pu faire aboutir un projet qui lui tenait à coeur : rendre hommage aux résistants espagnols qui ont reconstitué leur syndicat, la CNT, durant leur exil en France, luttant ainsi contre l’ennemi au même titre que les résistants du maquis. L’idée de ce livre qui a pour but de réactualiser les événements et de relever certains oublis de l’histoire a été inspirée par la lecture de deux documents. Michel Di Nocera explique : « Je suis tombé sur deux ouvrages inédits, le premier étant celui de José Berruezo et l’autre écrit par la petite fille d’Antonio Cuerva, tous deux étant des leaders de la CNT (Confédération nationale du travail). José Berruezo a vécu les événements de 1939 avec l’exil de milliers d’espagnols en France fuyant le franquisme. Je connaissais ces faits, mais je ne savais pas que ces Espagnols représentaient le groupe le plus important d’anarcho-syndicalistes. Dans la région et autour du barrage de l’Aigle, ces exilés ont reconstitué leur mouvement de lutte et ont participé large- ment à la résistance aux côtés des autres mouvements. » L’auteur invité aux commémorations de l’Amicale des Compagnons de l’Aigle à Chalvignac se dit ier d’y avoir participé, car enin il y avait le drapeau espagnol et cela était une première. Cependant, Michel di Nocera ne mâche pas ses mots quand il évoque les oublis de l’histoire, afirmant que « la participation des Espagnols dans la résistance aux côtés de la France est bien une réalité, même si les gouvernements divers se sont évertués à l’effacer de la mémoire collective » , et de rajouter que « dans l’indifférence générale des démocraties européennes, le peuple espagnol subira 30 années de dictature » . Par cet ouvrage très complet qui aborde également la période d’avant-guerre, l’auteur s’attache à relater des faits réels et à honorer la mémoire des résistants.