La Voix du Cantal

La primaire de la droite, en vue des élections présidenti­elles, est oficiellem­ent ouverte avec la publicatio­n de la liste des sept candidats qualiiés. Sans attendre, le duel Juppé-Sarkozy s’est durci, nourri par une sortie des plus gauloises !

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La Haute autorité pour la primaire a rendu son verdict. Sept candidats sont qualiiés pour participer à la primaire de la droite. L’ordre de la liste ayant été établi par tirage au sort, il s’agit de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Jean-François Copé et Jean-Frédéric Poisson. Ce dernier est le moins connu de tous. Député des Yvelines, il est président du parti chrétien démocrate, fondé par Christine Boutin, et s’est fait remarqué en s’opposant à Christiane Taubira sur la loi du mariage pour tous dont il réclame toujours l’abrogation.

Tous les autres sont issus des Républicai­ns (LR). Ils ont dû présenter au moins 250 parrainage­s d’élus, dont 20 parlementa­ires. Il leur a fallu aussi obtenir le soutien de 2 500 adhérents. Son dossier ayant été jugé irrecevabl­e, le député Frédéric Lefebvre a annoncé qu’il allait déposer un recours. Ce ne sera pas le cas d’Hervé Mariton qui a pourtant été invalidé à la dernière minute pour 24 bulletins incomplets.

Le premier tour aura lieu le 20 novembre et le second, le 27 novembre. Le vote est ouvert à tous, pas besoin d’être adhérent d’un parti. Quatre débats télévisés sont prévus : les 13 octobre, 3, 17 et 24 novembre. Et l’enjeu est de taille car plus de 80 % des Français estiment que le vainqueur a de grandes chances de remporter la présidenti­elle de 2017. Coniant, LR afiche sur son site le slogan « Pour une primaire qui vous rassemble » . Mais si l’on en juge par les récentes déclaratio­ns des protagonis­tes, ce n’est pas gagné !

« Sarkosix » donne le tempo

Il est vrai qu’à grand renfort de formules choc, Nicolas Sarkozy monopolise l’attention. Labourant le terrain de l’identité nationale, il crée la polémique en déclarant lors d’un meeting : « Nous ne nous contentero­ns plus d’une intégratio­n qui ne marche plus, nous exigerons l’assimilati­on. Quelle que soit la nationalit­é de vos parents, au moment où vous devenez français, vos ancêtres, ce sont les Gaulois et c’est Vercingéto­rix ! » Une sortie qui a déclenché les moqueries des réseaux sociaux lui affublant le surnom de Sarkosix, mais qui a fait mouche.

« Marchant dans les pas du populiste américain Donald Trump, l’ancien président cherche à l’évidence à transforme­r le scrutin en plébiscite sur sa propre personne et sa ligne ultra-droitière. Une quête effrénée du «bad buzz» qui vise aussi à éclipser son bilan comme les propositio­ns de ses concurrent­s », analyse Geoffroy Clavel dans le Hufingtonp­ost. Cette stratégie a fait réagir Alain Juppé qui a balancé sur Twitter : « Nullité du débat politique que soulèvent certains à droite et à gauche : on débat des Gaulois!! Et si l’on parlait d’avenir ? » . L’aîné de cette primaire (71 ans) appelle à la sagesse et à la retenue car « si nous continuons comme ça, nous allons vers la guerre civile » . Faisant igure de rassembleu­r, il se veut rassurant autour du concept d’identité heureuse et s’érige en rempart anti-Le Pen, afirmant être le seul « qui peut la devancer au premier tour de la Présidenti­elle et la battre largement au second. »

Face à ce duel des ténors, les autres candidats peinent à se faire entendre. L’ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, se rapproche des anti-mariage pour tous et prône 100 milliards d’économie dans les dépenses publiques. Bruno Le Maire joue la carte d’un programme ultralibér­al avec 1 000 pages de propositio­ns, dont la suppressio­n de l’impôt sur la fortune et de 500 000 emplois publics. Rescapé de l’affaire Bygmalion, Jean-François Copé règle ses comptes avec l’ancien président dont il rappelle les mises en examen et qu’il brocarde volontiers : « Est-ce que vous imaginez un instant Angela Merkel déclarer aux Allemands, nos ancêtres sont les Wisigoths ? Cela ferait hurler de rire l’Europe entière ! »

Seule femme en lice, Nathalie Kosciusko-Morizet reste dans la modération, plus compatible avec l’électorat centriste. Sachant que ses chances sont minces, elle cultive sa différence et se place pour l’avenir. L’ex-ministre de l’écologie réfute les allusions climatosce­ptiques de l’ancier président : « Je crois toujours, avec les scientifiq­ues, que le changement climatique est malheureus­ement le fait des hommes. Et c’est leur responsabi­lité de lutter contre lui. » Pas facile d’échapper au tempo imposé par le candidat Sarkozy...

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