La Voix du Cantal

Soupçonné d’avoir réalisé de faux devis pour emporter le marché

- N.G

Lucien*, était convoqué à la barre du tribunal jeudi dernier, car il était soupçonné de faux et usage de faux en écriture. Lucien, 39 ans, était gérant d’une société spécialisé­e dans l’installati­on de service de sécurité. De 2011 à 2013, des responsabl­es de débits de tabac sont sollicités pour installer de la vidéosurve­illance devant leur boutique. La société de Lucien peut s’en occuper et elle les rencontre. Des subvention­s peuvent être alors sollicitée­s pour ce genre d’installati­on. La société réalise alors des devis en direction des commerçant­s pour connaître le coût de cette opération. D’autres entreprise­s de la région sont aussi spécialisé­es dans ce marché. Elles auraient elles aussi postulé et effectué des devis. Mais après une enquête réalisée, les responsabl­es de ces sociétés indiquant n’avoir jamais produit de devis pour ce marché. Lucien est alors accusé d’avoir réalisé de faux devis pour obtenir le marché, car il était « le moi-disant des trois sociétés. » Depuis cette période, la société de Lucien a été liquidée, c’était en 2014. Les devis retrouvés sont identiques alors que les dirigeants des deux autres entreprise­s indiquent le fait que leur format de devis est différent de ceux retrouvés dans cette affaire. En ce jeudi, il ne reconnaît pas les faits. Lorsque la présidente du tribunal lui indique le fait que les autres sociétés n’auraient pas émis de devis et que les commerçant­s affirment n’avoir vu que des représenta­nts de sa société, ce dernier lui rétorque : « vous savez, désormais, il est facile d’établir un devis sur des plans, il n’est pas nécessaire de se déplacer. » Malgré ses arguments avancés, le procureur de la République n’est pas convaincu et c’est un doux euphémisme que de le dire.

« Vous avez été malhonnête »

« Vous avez été déjà condamné pour du travail dissimulé, vous avez été interdit de gérer une société pendant dix ans, tout cela montre que vous avez été malhonnête. Ces installati­ons ont permis de prendre 105 000 euros de marchés réalisés. » L’avocat de Lucien a plaidé la relaxe : « les déclaratio­ns des autres dirigeants des sociétés ont été prises pour paroles d’évangile, mais il n’y a pas eu de vérifi- cations faites, notamment sur le format des devis des autres sociétés. Il n’y a pas eu de perquisiti­ons réalisées, ils indiquent le fait que ce n’est pas leur signature sur les devis, mais là encore, il n’y a pas eu de vérificati­on. On aurait pu faire une analyse graphologi­que. Un des deux responsabl­es ne veut pas porter plainte, car il ne veut pas avoir de problèmes. Tout cela montre bien qu’il y a de nombreux doutes dans ce dossier. » Le procureur de la République a réclamé une peine de trois mois de prison avec sursis et 7 000 euros d’amende. L’affaire a été mise en délibéré au 10 novembre. *Les prénoms ont été volontaire­ment modifiés.

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