Droits des femmes
Les droits de la femme s’invitent régulièrement au marché des grands sujets de société. La préparation d’une loi sur le délit d’entrave à l’IVG ravive l’attention sur ces droits.
Il y a 70 ans, une révolution civique donnait chez nous le droit de vote aux femmes. Impressionnante victoire sur un machisme chronique ou déclaré… profond au point de pénétrer la grammaire ellemême, puisqu’un seul terme au masculin, perdu dans d’une ribambelle de mots au féminin, impose son genre au pluriel ! On oublie que l’accès des femmes au vote, si tardif en France, fut précédé d’une longue et ardente histoire jalonnée de manifestations de suffragettes fréquemment tournées en dérision au prétexte imbécile (et infamant pour ceux qui l’avancent) que les femmes seraient dotées d’une intelligence mineure ! Et de se référer, à la légende considérée vérité historique selon laquelle l’Église aurait un jour posé la question de savoir si les femmes avaient une âme1 !
Il est par contre plus sérieux de rappeler la publication en 1 791 d’une déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, tombée aujourd’hui dans les oubliettes de la plupart des mémoires. On pourrait penser que son auteur(e), Olympe de Gouges, voulait faire pièce à la Déclaration par trop masculine des Droits de l’Homme et du Citoyen. Elle désirait en réalité rédiger un complément qui ramène l’interprétation du mot Homme à son sens générique et non pas seulement masculin. Le résultat fut-il probant ? L’exécution d’Olympe, guillotinée deux ans plus tard et le peu d’audience accordé par la suite à sa Déclaration, manifestent combien l’égalité politique et sociale de l’homme et de la femme avaient à prendre le chemin d’un voyage au long cours, jalonné d avancées considérables, étonnantes au moment de leur apparition, et qui semblent désormais aller de soi ! Des femmes accèdent en effet aujourd’hui à de grandes responsabilités politiques, militaires ou tout simplement à des professions traditionnellement réservées aux hommes… même si se manifestent encore des relents machistes au contrôle d’un véhicule par une gendarmette ou d’un PV administré par une aubergine… et autres noms d’oiseaux particulièrement irrespectueux infligés aux personnes dites du sexe faible, par de tristes goujats.
En fait, conformément à l’esprit hélas éphémère de 1791, les droits – et les devoirs !- de l’homme, au masculin comme au féminin, sont à conjuguer aux mêmes temps,. Bien du chemin reste encore à faire tant des résistances se sont durcies et des contentieux accumulés au fil des siècles ! Un exemple ? Lors d’une décision d’IVG, le père de l’enfant, est tenu hors jeu. Il n’est même pas consulté. Seule la mère décide de garder ou non l’enfant qu’elle porte, soumise parfois à des pressions économiques et psychologiques susceptibles de fausser la liberté de son choix, quel qu’il soit. On imagine le lourd passif de mépris, d’injustices et de souffrances qui a pu conduire à cette disposition excessive d’un déni de paternité. Le temps n’est pas en effet si éloigné où l’avortement était puni de mort, la sanction tombant sur des filles-mères sans se soucier de leur détresse pas plus que des auteurs, voire des abuseurs, responsables de leur grossesse.
Homme et femme il les créa2. Proclamation antique d’une égalité et de différences fondamentales, celle d’êtres images de Dieu, à reconnaître, à respecter et à soutenir dans les débats du jour.
1) Voir l’intéressante mise au point présentée par Wikipedia (sur internet) 2) Livre de la Genèse ch. 1,27 Samedi 17 décembre. Saint-Etienne-de-Maurs : 17h. Dimanche 18 décembre. Maurs, Boisset, Leynhac :10h30.
Quézac : 11h et 15h30.