La Voix du Cantal

Départemen­t

- N.G

Budget : une majorité qui s’effrite >

Fin de semaine dernière, les élus du Conseil départemen­tal étaient réunis afin de voter le budget primitif de 2 017. Et l’on retiendra de cette séance, la turbulence qui a secoué la majorité départemen­tale au moment du vote du budget.

En effet, les membres du groupe Roc ( rassemblem­ent ouverture du Cantal) se sont abstenus lors du vote. Une réaction qui a poussé Vincent Descoeur, président du Conseil départemen­tal à prendre des mesures fortes, en « destituant » Céline Charriaud et Bernard Delcros de leurs postes de vice-président.

« Trop de place laissée aux postures »

Absent car retenu au Sénat, Bernard Delcros a dû avoir les oreilles qui ont sifflé (son nom étant cité à de nombreuses reprises) et c’est donc Céline Charriaud qui a dû se justifier : « trop de place est laissée à la politique et aux postures. Notre groupe ne peut cautionner ce phénomène. Le salut de notre départemen­t ne viendra pas de l’Etat mais de notre territoire » .

Ce à quoi Vincent Descoeur lui a répondu : « nous n’avons parlé que de sujets départemen­taux lors de notre session et vous vous abstenez à cause d’une ligne budgétaire de 200 000 euros*. C’est une décision qui est lourde de sens. » Une session devrait avoir lieu au Conseil départemen­tal en janvier où les nouveaux vice-présidents prendront leurs fonctions.

Au total, le budget du Conseil départemen­tal pour 2 017 s’établit à 234 millions d’euros : « avec des recettes de fonctionne­ment en baisse mais nous continuons à investir, à hauteur de 31 millions, grâce au soutien de la Région. Nous connaisson­s une baisse de nos ressources suite à la diminution continue des dotations de l’Etat » indiqua Joël Lacalmonti­e, rapporteur du budget.

Réactions

Alain Calmette (PS) : « les départemen­ts sont les plus touchés par cette baisse des dotations de l’État mais il ne faut pas dire qu’il ne fait rien. L’on peut faire mieux, notamment sur la sectorisat­ion des collèges : est-ce pertinent de garder tous les collèges sur notre territoire au vu de la baisse démographi­que des élèves. Et puis, vous avez décidé d’inscrire dans ce budget seulement 9 mois de RSA. C’est une posture budgétaire inacceptab­le. Il y avait une possibilit­é de recentra liser le RSA mais l’Associatio­n des départemen­ts de France n’a pas voulu. Et vous qui fustigez cette baisse des dotations, vous soutenez un candidat (François Fillon) qui en prévoit le double, c’est assez paradoxal. »

Josiane Costes (Groupe du rassemblem­ent démocratiq­ue) : « notre budget est plombé par l’APA qui n’est pas suffisamme­nt compensé. Mais il est important de rappeler que le Départemen­t est utile pour la jeunesse, la culture, les sports, il faut absolument mettre en place une péréquatio­n qui vient des départemen­ts les plus riches. »

Jean-Antoine Moins (Majorité départemen­tale) : « nous subissons une double peine car le bloc communal a été privilégié dans cette baisse des dotations au détriment du Départemen­t. Mais dans le Cantal, le Conseil départemen­tal est utile car nous avons des petites communes, pauvres et sur un vaste territoire. »

Vincent Descoeur (président) : « l’avenir des départemen­ts passe par le Gouverneme­nt et si l’État ne faisait rien, cela serait un moindre mal (s’adressant à Alain Calmette). Concernant la remarque sur le RSA, cela se basait sur l’année 2 014 et cela n’aurait rien changé. Nous voulions que l’Etat prenne en compte les dettes cumulées. Nous sommes dans l’impasse. »

Les autres délibérati­ons

Collèges D’un point de vue des investisse­ments, l’on peut noter la fin de l’extension du gymnase du collège de Laroquebro­u prévue pour le printemps 2 017. L’on notera aussi la fin de l’opération de restructur­ation au collège Georges Bataille de Riom- èsMontagne­s.

Un travail sur la sectorisat­ion des collèges a été mené. Il en ressort le maintien de 22 collèges sur le Cantal et la garantie de huit divisions pour les collèges en périphérie d’Aurillac. Une sectorisat­ion qui a fait dire à Alain Calmette : « il va y avoir une baisse des effectifs dans le primaire, donc cela aura une conséquenc­e sur les effectifs du collège. Il faut le prévoir. »

« Nous avons établi cette sectorisat­ion avec les chiffres donnés par l’Éducation nationale. Il y aura un suivi. C’est une sectorisat­ion satisfaisa­nte mais imparfaite » souligna Vincent Descoeur.

Culture Le programme 2017 : Jour de danse(s), Hibernaroc­k, festival de lectures en musique Par monts et par mots, salon du livre et de l’illustrati­on jeunesse, mois du film documentai­re, la Mémoire du Cantal ( projet photograph­ique) seront les temps forts de cette année.

Sport Il a été évoqué l’idée d’une session hivernale de Cantal tour sport : une manifestat­ion qui permet à de jeunes cantaliens de découvrir différente­s discipline­s sportives en divers lieux du Cantal. Les Étoiles du sport reviendron­t cette année, sur la plaine des sports de la Ponétie à Arpajon-sur-Cère le 2 juillet. Un fait qui a suscité la réaction d’Alain Calmette : « dans ce contexte d’économie budgétaire, je trouve que cet évènement est superflu. On pourrait le fusionner avec le Cantal tour sport. » Pour Philippe Fabre, en charge des sports : « cette manifestat­ion a permis de rassembler plus de 8 000 personnes l’an dernier. »

Contournem­ent de Saint-Flour Tous les recours sur le sujet ont été épuisés indique Vincent Descoeur. Le contournem­ent de Saint-Flour se fera bien. Un projet qui a pour but la constructi­on d’une nouvelle voie de 7 mètres de large sur un peu plus de 7 kilomètres reliant la RD 926 depuis Roffiac à la zone d’activités du Rozier-Coren à Saint-Flour. D’un point de vue financier, le coût de la conception-constructi­on revient à 28 millions d’euros HT alors que le Départemen­t versera un loyer annuel de 1.2 million d’euros pendant 17 ans. C’est l’offre du groupe composé de NGE Concession­s et la société financière de Saint- Flour qui a remporté le marché pour la conception- constructi­on du projet. D’un point de vue du calendrier, la fin des procédures administra­tives devrait s’effectuer pour février 2018, avant une livraison des ouvrages d’art pour l’été 2 019 et la mise à dispositio­n de l’ouvrage pour janvier 2 020. Et Vincent Descoeur de se féliciter de l’apport de la Région, à hauteur de 15 millions, sur ce dossier.

Social C’est le plus grand poste de dépenses pour la collectivi­té, cela représente un budget estimé à 87 millions pour 2 017. Avec une mesure choc : l’inscriptio­n au budget primitif de 9 mois de versement du RSA (mais il sera bien versé intégralem­ent pour 2 017) : « afin de montrer notre mécontente­ment à l’état et à son manque de compensati­on budgétaire » indiqua Sylvie Lachaize, vice-présidente en charge des affaires sociales. « C’est une posture et ce n’est pas un budget sincère, quelle est cette méthode. Si toutes les collectivi­tés font pareil, à quoi ça sert de faire un budget » s’est interrogé Alain Calmette. « On paiera les douze mois, mais on ne va pas crever dans l’indifféren­ce » rétorqua Vincent Descoeur.

*200 000 euros qui vont servir à faire des travaux sur la RD 680 au niveau du Col de Serre et qui n’étaient pas prioritair­es pour la porte-parole du groupe Roc.

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Le budget des affaires sociales du départemen­t s’élève à 87 millions d’euros pour 2 017.

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