« C’était de mauvais goût, mais ce n’est pas un attouchement »
Une affaire d’agression sexuelle était jugée lors de l’audience correctionnelle de ce jeudi 26 janvier au tribunal d’Aurillac.
Les faits se déroulent en mai 2015 dans une petite commune du nord du département du côté de Riom- ès- Montagnes. Mathieu*, 44 ans, part faire une balade avec Betty*, une adolescente de 15 ans à cette époque. Mathieu connaît bien ses parents, il travaille dans le même endroit que son père.
Lors de cette sortie, il aurait été coupable d’attouchements sexuels sur la jeune fille. C’est ce qu’elle dit à ses parents et à la gendarmerie. Selon ses déclarations, il lui aurait posé des questions intimes : sur son petit copain, sur sa virginité. Il aurait également essayé de l’embrasser et lui aurait mis sa main dans son pantalon.
Elle raconte également un autre épisode assez « scabreux » lors qu’ils se trouvaient sur la moto. Cette dernière enserre Mathieu avec ses bras autour de la taille. Ce dernier lui aurait alors pris ses mains pour les rapprocher de son sexe et lui a indiqué par la suite : « tu vois, cela peut être dangereux si tu mets tes mains là. »
Dans un premier temps, la jeune fille en parle à une copine, avant de s’épancher auprès de ses parents puis de se rendre à la gendarmerie. Ils décident d’aller à la rencontre de Mathieu pour demander des explications. « Il s’est excusé. On le connaissait depuis un an, c’était un ami de la famille. Depuis, il nous a envoyé des SMS pour nous souhaiter de bonnes fêtes de Noël ou alors pour nous dire qu’il voulait se suicider », indique la maman de Betty.
Absent lors de l’audience car « il vit au Portugal » précise son avocate, la présidente du tribunal a pu raconter ce que ce dernier a déclaré dans ses auditions avec la gendarmerie. Dans un premier temps, il nie les faits, puis reconnaît par la suite les caresses mais nie le fait de lui avoir mis sa main dans son pantalon.
Pour le procureur de la République, la culpabilité ne fait aucun doute : « au fil de l’enquête, son comportement a évolué. Lors de cette sortie en moto, elle lui a mis ses mains en l’enserrant ce qui semble logique lorsque vous êtes en moto. Et le fait de lui mettre sa main sur son sexe en lui disant que c’est une zone qui peut être dangereuse, c’est un comportement curieux. Il a aussi exprimé des regrets vis-à-vis de ses parents, ce qui démontre sa culpabilité. »
Pour sa part, l’avocate de Mathieu indique : « il n’y a rien dans ce dossier qui permet juridiquement de condamner mon client. Il n’y a la déclaration que des deux protagonistes, et c’est tout. Elle dit qu’il aurait essayé de l’embrasser sur la moto mais cela me semble compliqué de s’embrasser avec un casque sur la tête. Il reconnaît avoir mis ses mains dans son entrejambe. Oui, c’est de mauvais goût mais ce n’est pas juridiquement condamnable. Autre point, si l’on reprend les déclarations du père, ce dernier a indiqué le fait que le comportement de sa fille était tout à fait normal le soir de cette balade. Je demande la relaxe. »
Au final, Mathieu a été reconnu coupable et a été condamné à six mois de prison avec sursis et son inscription au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles). *Les prénoms ont été modifiés