La ligne Aurillac-Brive toujours menacée
Fermée depuis le 21 octobre 2016, la ligne Aurillac-Brive a rouvert le 9 janvier dernier.
Après une année 2016 en dent de scie qui a vu côtoyer fermeture, réouverture et service parallèle via des bus, la ligne Aurillac-Brive aspirait à un avenir plus radieux. Fermée depuis le 21 octobre 2016, une réouverture de la ligne depuis le 9 janvier, laissé poindre la lumière au bout du tunnel.
Toutefois, la réouverture fut poussive avec des menaces d’interruption du trafic dès le premier jour. En cause, des rails en mauvais état, notamment sur la portion entre Laroquebrou et Laval-de-Cère. Cet état du réseau, jugé catastrophique par les cheminots du Cantal, entraîne un phénomène de deshuntage, qui fait disparaître les trains du radar de contrôle jusqu’à 30 secondes maximum.
Autrefois invoqué, par la présence de feuilles mortes ou de rails endommagés, le phénomène risque de conduire vers de nouvelles perturbations sur la ligne.
Des consignes sont déjà appliquées, sur la circulation des trains, jusqu’au 6 février. Par la suite, une temporisation sur les trains et leurs trafics sera effectuée, « sans affecter le nombre de trains sur la ligne », indique Claude Prat secrétaire de la CGT cheminots du Cantal. Pourtant, des solutions existent pour contrer ce problème. Les cheminots du Cantal évoquent l’idée d’installer un compteur d’essieu sur la portion incriminée : « Un dispositif qui représenterait un budget de 800 000 € et permettrait de résoudre le problème de deshuntage », selon le secrétaire.
Toutefois, la ligne refermera à coup sûr le 13 mars prochain, jusqu’en juin, pour effectuer des travaux sur la ligne. Contactée par la rédaction, la direction de la SNCF précise que ses travaux porteront sur « les traverses et les ballastes à l’entrée et sortie des tunnels. Les rails des tunnels seront également changés ». Les travaux dureront jusqu’en juin 2017 et représentent un budget de 3.5 millions d’euros.
Concernant l’avenir à long terme de la ligne, un budget de 15 millions d’euros serait nécessaire, selon la SNCF, pour une réfection complète de la ligne entre Viescamp-sous- Jallès et Laval- de- Cère. Une expertise régionale, menée par la CGT cheminots, va être effectuée dans les mois à venir pour fixer un budget définitif. La direction de la SNCF précise toutefois que les travaux en cours et à venir, visent à permettre le maintien de la ligne jusqu’en 2021 : « Ces maintenances et travaux permettront de conserver la ligne Aurillac-Brive jusqu’en 2021, nous le garantissons. Par la suite une concertation sera nécessaire pour discuter du futur de la ligne ».
Une entrevue entre les élus locaux, dont Jacques Mézard et Laurent Wau- quiez, le collectif de soutien à la ligne, les membres de la CGT et le premier ministre Bernard Cazeneuve a eu lieu hier à Paris. A été question l’avenir de la ligne AurillacBrive et de son maintien dans les décennies à venir. Un rendez-vous synonyme d’espoir pour les cheminots du Cantal. Retrouvez le retour de cette discussion dans la prochaine édition du 9 février.