La Voix du Cantal

Embrasser de nouveau la vie

Retrouver le goût des choses, les plaisirs simples, tel était le souhait d’Anne Renard. Un parcours d’évidence qui l’a conduite à vaincre son surpoids. Retour sur son expérience, trois ans après.

- A.C-R.

« J’étais mince quand j’étais jeune. Je voulais retrouver ça. Mon objectif était clair et net ». En quelques mots, on peut percevoir la motivation d’une personne. Anne Renard avait et entretien toujours cette volonté, de redevenir celle qu’elle était et de sourire de nouveau à la vie.

« Retrouver le corps que je connaissai­s »

Suite à l’article sur le programme de soin contre l’obésité de l’hôpital d’Aurillac Henri-Mondor (numéro 3470 du 23 février) la rédaction est allée à la rencontre de l’une des bénéficiai­res de ce programme de soin. Anne Renard a subi une chirurgie bariatriqu­e en 2014. Une réussite, pour celle qui a perdu 50 kg en deux ans.

Comment avez-vous décidé de passer à l’action ?

Anne Renard : J’avais quelques soucis de santé comme le poids exagéré, la polyarthri­te et des problèmes respiratoi­res. Mon surpoids est arrivé petit à petit, deux kilos par ci, par là. J’ai arrêté la cigarette et pratiqué des régimes « yo yo » qui n’ont pas aidé. J’ai entendu parler du programme de l’hôpital et décidé de prendre un rendez-vous. Il n’y avait pas 36 solutions.

C’est à ce moment que vous avez rencontré le docteur Waël Abdallah et envisagé le traitement ?

A.R : Oui, lors d’une journée de test au départ. Un état des lieux qui nous a permis de définir un plan d’action sur un an, avant la chirurgie.

Donc, avant l’opération, vous aviez un an pour perdre du poids ?

A.R : Oui, j’ai été suivie par une diététicie­nne et une psychologu­e durant cette première année. J’ai également repris le sport, changé mes habitudes alimentair­es. La première année, j’ai perdu mes dix premiers kilos. Par la suite, une nouvelle journée de bilan survient pour statuer sur la possibilit­é d’une opération. Il me manquait « quelques » kilos. Toutefois, par ma motivation, mes soucis de santé et l’ensemble des résultats de mes analyses, l’opération a été validée. C’est un ensemble de facteurs qui a permis cela.

Avez-vous eu des doutes ou des difficulté­s pendant cette année ?

A.R : Non, c’était décidé. Mon objectif était clair et net.

Cette motivation, elle vous est venue de vous ou de votre entourage ?

A.R : De moi, de mon esprit, c’était ma décision de me lancer dans cette aventure. Par contre, le soutien de ma famille et de mes proches m’a beaucoup aidé à avancer, ils ne m’ont jamais forcé ou poussé à le faire.

Comment avez-vous vécu cette « transforma­tion » ?

A.R : Sous plusieurs angles. Ce qui touche en premier, c’est la transforma­tion physique, surtout sur la première année. Une transforma­tion de la nourriture aussi. J’ai retrouvé le goût des choses et le plaisir de cuisiner des plats sains, équilibrés. J’étais déjà mince jeune, je retrouvais mon corps et ce que j’avais connu avant. Mais, je savais que je ne redeviendr­ais pas jeune (rires). C’était avant tout pour une question de santé et de bien-être. J’ai pu me refaire une garde- robe et ça, c’était super. Fring’aide m’a d’ailleurs sauvé la vie, je pouvais à un prix décent, renouer avec le choix et mes envies. Un autre point, celui de l’activité physique. Avant je redoutais les montées. Peu à peu je me suis rendu compte que je montais sans problème. J’ai repris la randonnée. Au final je fais plus de sport aujourd’hui qu’auparavant dans toute ma vie.

Quels ont été les effets sur votre corps ?

A.R : Au départ ça va très vite, puis ça se réduit peu à peu. Personnell­ement cela ne m’a pas tellement marqué. Ce sont plus les personnes de mon entourage qui ont été surprises. Certaines ne me reconnaiss­aient plus (rire). Je leur disais bonjour, elles me re- gardaient et me reconnaiss­aient parfois au son de ma voix. Mon mari aussi a été surpris, agréableme­nt. Mais je ne me suis pas focalisé dessus.

Pour vous, ce traitement a été bénéfique. Le recommande­riez-vous à d’autres personnes, qui peuvent encore hésiter ?

A.R : Bien sûr. Il faut être sur de soi. À partir du moment ou l’on est décidé, il ne faut pas reculer. Il faut vraiment avoir cette volonté, la première année est parfois dure, difficile. Mais le résultat est incroyable. Aujourd’hui je vais beaucoup mieux qu’avant niveau santé et je n’ai pas de carence. Aujourd’hui je mange moins, mais de tout. Je n’ai pas de frustratio­n.

Un conseil pour ceux qui souhaitera­ient se lancer ?

A.R : Ne pas baisser les bras et garder le cap. Renouer avec la vie est incroyable, se regarder dans la glace, ne plus être essoufflée au moindre effort… Le jeu en vaut la chandelle.

Comment l’avenir ?

A. R : Comme aujourd’hui, comme je suis maintenant. J’ai réalisé que le sport était important. J’ai d’ailleurs rencontré la retraite sportive, qui est une associatio­n formidable. Là-bas, il n’y a pas de compétitio­n, juste du plaisir. Le plaisir de cuisiner aussi, même si ce n’est pas pour moi, mais pour faire plaisir à mon entourage. J’apprécie beaucoup ma nouvelle vie et ne voudrais revenir en arrière sous aucun prétexte.

voyez-vous

Un dernier mot ?

A. R : Un grand merci au docteur Abdallah. C’est un être humain extraordin­aire, présent à chaque étape du processus. Encore aujourd’hui nous nous voyons pour des visites de contrôle. C’est un docteur à l’écoute.

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Trois ans après le traitement, Anne Rénard a retrouvé la joie de vivre.

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