Commentaire.

Le message que donne l’Eglise par la spiritualité du carême est non seulement en parfaite conformité avec l’ensemble du message biblique, mais en même temps il est en totale conformité avec les besoins de notre temps, de tous les temps. Dans les premiers temps de la Bible nous sommes en face d’un personnage appelé Abraham. Il habite Ur en Chaldée, c’est-àdire dans l’Irak actuel. Son épouse se nomme Sarah. Ils n’ont pas d’enfants. Abraham est pasteur de troupeaux. Et voici le message ressenti dans sa conscience « quitte ton pays et va dans le pays que je te montrerai » . Et Abraham partit et il arriva au pays de Canaan en Palestine. « Ce pays je te le donnerai à toi et à tes

enfants » Et ce fut la naissance de ce peuple élu dans lequel naquit Jésus, Verbe de Dieu fait homme en qui nous reconnaissons celui qui conduit tous les hommes à la rencontre de Dieu. Réussir sa vie demande toujours le courage de se lever pour aller de l’avant. Dans un 2e temps nous avons une lettre de l’apôtre Paul à son jeune disciple Timothée. Ce jeune homme a quitté sa province natale, la Macédoine, pour le service de l’Eglise et de l’Evangile. Ephèse, Jérusalem, Théssalonique, Berée, Athènes, que de villes où Timothée fut envoyé par Paul pour le service des jeunes communautés chrétiennes ! Que de souffrances endurées par Timothée à la santé très fragile et finalement le martyre subi à Ephèse en l’an 97. Oui en ce temps de carême il est bon de nous rappeler que suivre le Christ est un chemin qui n’est pas de tout repos et qui occasionne des souffrances et parfois même le don de notre vie. Souvenons-nous du prêtre Gaby Maire, ancien vicaire à Saint Jean de Dole, puis à la cathédrale à Saint-Claude puis prêtre au Brésil où il fut assassiné le 23 décembre 1989. Et souvenons-nous des moines de Thibirine assassinés en Algérie en 2004 ? Enfin dans un 3e temps, c’est la fameuse page de l’évangile où l’apôtre saint Matthieu raconte comment sur la montagne « Le

Thabor » Jésus après avoir annoncé sa prochaine arrestation et sa mort sur une croix, fut transfiguré. Là encore, le chemin tracé par Jésus connaît des moments très difficiles mais en finale, il s’épanouit dans le bonheur de la résurrection de Pâques. Eduquer un enfant ou un jeune ce n’est pas le gâter de multiples façons, mais c’est l’aider à traverser les moments difficiles pour accéder à des jours où le bonheur sera alors au rendez-vous. Toute vie est une succession de peines et des joies. Mais en célébrant ce carême nous prenons conscience que notre ouverture pour rencontrer Dieu par la prière et pour aider le prochain qui est dans la difficulté, cette ouverture est certes difficile mais elle conduit à la véritable joie aujourd’hui et pour la vie éternelle. [P. Jacques Fouchard]