La Voix du Cantal

Agressions en centre-ville : les mesures prises par le maire

- L.P.

Suite à plusieurs affaires d’agressions à la sortie des boîtes de nuits aurillacoi­ses ces deux derniers mois, le maire Pierre Mathonier a souhaité réagir en conférence de presse, non seulement pour dénoncer ce climat de « tension » , mais aussi pour rassurer la population et annoncer des mesures. « Aurillac se situe en dessous de la moyenne nationale en termes de délinquanc­e pour des villes de même taille. Donc dès qu’il y a un événement, il y a une résonance particuliè­re et il est mis en évidence » , a-t-il d’abord souligné, tout en affirmant, « la violence est inadmissib­le, et elle doit être combattue. Il y a aujourd’hui un sentiment de violences gratuites, au caractère aléatoire, mais il faut relativise­r, car elles ont toujours existé » . Pour rappeler les faits, il y a eu, depuis le mois de janvier, sept affaires identifiée­s, « des situations différente­s les unes des autres » , dont quatre ont été résolues, deux dont l’enquête est actuelleme­nt en cours, et une affaire qui fait l’objet d’un appel à témoins. Leur point commun : « une très forte alcoolisat­ion des coupables comme des victimes » et des faits qui se produisent dans un périmètre de 300 à 500 mètres autour du Pont Rouge. « 90 % des gens sortent dans cette zone, où se concentren­t les boîtes de nuit. C’est aussi une facilité pour les interventi­ons, car c’est un périmètre réduit » . Pour faire face à ces violences, le maire compte bien prendre des mesures à la hauteur des attentes des habitants. « Il faut d’abord interdire la vente d’alcool aux mineurs dans les épiceries de nuit. C’est quand même la base » , a-t-il annoncé, tout en ajoutant que des contrôles de la police municipale sur la voie publique seront aussi renforcés. « Il y aura aussi une mobilisati­on des cafetiers. Ils jouent le jeu mais un certain nombre d’avertissem­ents ont déjà été donnés, et s’ils ne les respectent pas, des sanctions seront prises » .

Déporter les caméras de vidéosurve­illance ?

Autre élément, la municipali­té souhaite remettre en place des « médiateurs de nuit », des jeunes en service civique qui « patrouille­ront » dans les rues pour atténuer le bruit, baisser les tensions ou contrôler le niveau d’alcool.

Pierre Mathonier a souhaité saluer la réactivité de la police nationale, qui a su réagir « quasi immédiatem­ent » aux dernières agressions dans la ville. « Je suis très respectueu­x de ce qu’ils font. Mais le commissari­at a perdu 20 % de ses agents depuis 2008. Ils font face à des contrainte­s d’organisati­on » , regrette-til. Le maire souhaite cependant au moins un véhicule présent dans le périmètre en question pour un « effet dissuasif » . « Il faut plus d’effectif, ou une organisati­on différente » . Dernier point crucial, les caméras de vidéos protection dans la zone concernée. « Je maintiens leur pertinence. En octobre 2016, nous avions demandé leur déportatio­n vers le commissari­at, ainsi qu’une améliorati­on du cadre de vue. Nous attendons aujourd’hui l’accord de la préfecture de Région » .

Le maire a tenu également à dénoncer les dérives des réseaux sociaux, qui propagent des « rumeurs malsaines et insistante­s » . « Je suis sidéré par ce qui est dit sur les réseaux, où l’on pointe des coupables faciles en fonction de leur origine » , a-t-il déploré, assurant également qu’il « n’y a pas de laxisme, ni des forces de l’ordre, ni de la municipali­té. On veut tous que nos jeunes puissent s’amuser et maintenir une ville calme. Ce n’est pas simple, notre société est devenue très violente. Il faut aussi en appeler à la responsabi­lité, c’est un travail collectif » .

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Pierre Mathonier souhaite notamment renforcer les contrôles policiers.

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