La Voix du Cantal

Le Gaec de Laveissièr­e s’offre le premier robot Monobox du Cantal

Les trois associés du Gaec de Laveissièr­e se sont offerts il y a quelques mois un nouvel espace de traite entièremen­t automatisé. Avec cet investisse­ment de taille, ils saluent un gain de temps et de qualité du lait.

- Nathalie Cauquil

La traite automatisé­e, Michel Montin, sa fille Marie-Eve et son gendre Daniel Lafon, les gérants du Gaec de Laveissièr­e, y pensaient depuis trois ans. Mais pas question de débourser plusieurs centaines de milliers d’euros sans y réfléchir à deux fois. « Nous avons vu énormément de robots, nous sommes même allés jusqu’aux Pays- Bas » , souligne Michel Montin. C’est finalement en décembre dernier qu’ils ont mis en service, sur leur exploitati­on, deux robots « Monobox » de la marque GEA. Avec environ 80 vaches, ces producteur­s, dont le lait AOP Cantal est vendu à Lactalis, sont les premiers éleveurs du départemen­t à s’être dotés d’une telle machine.

Un coût important

« Un robot coûte moins de 100 000 euros » , lâche France Grau, la gérante de la SARL Vial’ Traite Service, spécialisé­e dans l’installati­on des machines à traire de la marque GEA. Une somme multipliée par deux donc, pour les trois exploitant­s de Leynhac, à laquelle se sont ajoutés notamment des travaux afin d’agrandir les bâtiments et mettre en place l’évacuation des eaux utilisées par le robot. Montant total : 300 000 euros, financé grâce à un prêt. Il faut dire que les machines installées sur l’exploitati­on sont à la pointe de la technologi­e. « Grâce à une caméra, le bras du robot se branche sur les quatre trayons de la vache » , explique France Grau. Les gobelets trayeurs restent en place pendant toute la durée de la traite et permettent de réaliser toutes les opérations sans se débrancher : lavage, pré-trempagne, séchage et traite. « Les branchemen­ts ne circulent pas d’un trayon à l’autre, cela évite ainsi toute contaminat­ion croisée, souligne France Grau. De plus, le robot se désinfecte après le passage de chaque vache. Une bête ne peut pas rentrer tant que le poste ne s’est pas nettoyé » .

Des avantages non-négligeabl­es

La gérante de Vial’ Traite Service ne tarit pas d’éloges sur ce bijou dernier cri. La société a d’ailleurs organisé, le mercredi 8 mars, une journée « portes ouvertes » qui a attiré plusieurs dizaines d’exploitant­s agricoles au Gaec de Laveissièr­e. Mais Michel Montin non plus n’est pas avare de compliment­s. Selon lui, le robot permet un bien-être plus important pour la vache : « Avec seulement deux traites par jour, les vaches souffrent quand le lait coule seul des mamelles. Là, elles peuvent aller se faire traire quand elles le souhaitent, en général trois à quatre fois par jour. Nous avons divisé nos vaches en groupes selon leur stade de lactation. Elles sont identifiée­s par le robot grâce à des boucles dans leur collier. Si la traite est trop récente, le robot ne s’ouvre pas à leur approche. Honnêtemen­t, sur une traite manuelle, aucun éleveur n’a le temps de désinfecte­r ses outils entre chaque animal, cela prend un temps monstrueux et ce n’est donc fait qu’à la fin de la traite ! » . Autre avantage : un lait de meilleure qualité. Le robot permet en effet de contrôler la traite en temps réel grâce à un écran tactile. « Il détecte les problèmes comme le sang et met le lait de moins bonne qualité à part » , assure France Grau. Enfin, c’est aussi et surtout du temps gagné pour les éleveurs. Et Michel Montin n’a pas eu à réfléchir bien longtemps pour savoir comment le réutiliser : « En hiver, cela nous permet d’apporter plus de soins aux bêtes qui sont dedans. En été, au lieu de traire à la tombée du jour, ce moment sera le meilleur pour ramasser le foin » .

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Deux robots de traite, dans lesquels les vaches entrent librement, ont été installés à la ferme. Avec les aménagemen­ts des bâtiments, la famille a dépensé environ 300 000 euros.

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