La Voix du Cantal

Un groupement d’employeurs envisagé dans la commune

Des entreprise­s qui s’associent pour embaucher. C’est l’idée du maire de Roumegoux, qui aimerait voir ce projet se créer dans sa commune ou dans l’intercommu­nalité.

- Nathalie Cauquil

Christian Lacarrière ne manque pas d’idées. Élu en 2014 à la tête de la mairie de Roumegoux, il a fait déployer, il y a environ un an, la fibre optique dans son village. L’objectif : lutter contre le déclin démographi­que et surtout, garder les entreprise­s sur son territoire. Avec l’installati­on de la nouvelle communauté de communes de la Châtaigner­aie Cantalienn­e, il veut désormais aller plus loin et proposer de nouvelles solutions à destinatio­n des employeurs. Le premier magistrat prend notamment l’exemple de La Forge, un espace de coworking basé à Aurillac. « L’intercommu­nalité a validé une étude sur le bassin de vie du Rouget, explique le maire. Elle est menée par l’agence 304 Conseil, de Prunet. Un panel d’entreprise­s locales doit être consulté pour savoir quels sont leurs besoins. »

Les résultats ne seront livrés qu’en juin. Mais le maire en a déjà « discuté avec différents interlocut­eurs » et l’idée qui se dégage est celle d’un groupement d’employeurs. Le principe est de favoriser l’emploi en permettant à des chefs d’entreprise de créer une structure (associatio­n ou société coopérativ­e, par exemple) afin de recruter ensemble des salariés. Les employés sont ainsi embauchés, non pas par chacune des entreprise­s, mais bien par le groupement. Ils peuvent effectuer des périodes de travail successive­s auprès de chaque société adhérente et ainsi arriver à un temps complet. En France, 6 000 groupement­s d’employeurs ont déjà vu le jour, la plupart dans l’agricultur­e.

Un projet qui reste à préciser

Le maire Christian Lacarrière songe déjà à réhabilite­r une maison sur la commune pour fournir un local aux entreprise­s qui pourraient en avoir besoin dans le cadre de ce groupement. Sandra Mas, de l’associatio­n Cantaletem­ps Événements, qui organise des salons autour des loisirs créatifs, verrait bien des créations d’emplois autour de la comptabili­té et du secrétaria­t : « Je travaille seule, à mon domicile. Le groupement me permettrai­t de sortir un peu de la maison. Cela pourrait aussi être un moyen d’avoir des locaux plus neutres, car je ne prend pas de salarié ni de stagiaire chez moi » .

Également installé à Roumégoux, David Chabut, le gérant du site Internet Toxic Bike, qui commercial­ise des motos, se pose la question de l’intérêt d’un tel projet. « J’ai déjà un comptable à Aurillac. Ce dont j’ai besoin, c’est d’un infographi­ste, quelques heures par mois. Mais je doute qu’il y ait beaucoup autres entreprise­s du secteur qui aient ce besoin » , souligne-t-il.

Quant à Laurent Laborie, le gérant de l’entreprise de charcuteri­e qui compte plusieurs dizaines de salariés, à Parlan, il ne voit pas les choses de la même façon. « Nous avons parfois des besoins ponctuels et spécifique­s à l’agroalimen­taire, comme des missions de nettoyage, de mise sous vide ou d’étiquetage » , explique-t-il. Pour l’instant, la société fait appel à des intérimair­es, mais n’est pas opposée à l’idée de travailler avec d’autres entreprise­s de l’agroalimen­taire. « Les choses doivent toutefois être un peu plus développée­s, il faudrait qu’on nous explique un peu mieux le projet » , insiste-t-il.

La question reste donc de savoir quelles sont les compétence­s qui peuvent être mutualisée­s dans les entreprise­s du secteur roumegouxo­is. S’il n’a pas vraiment de précision à apporter pour le moment, le maire est en tout cas sûr d’une chose : « C’est le rôle des collectivi­tés locales de faire des efforts pour aider les entreprise­s. Il faut au moins pérenniser celles que l’on a. Et si de nouvelles veulent ensuite venir, cela ne sera que du positif » .

 ??  ?? Le maire a fait installer une armoire à très haut débit, il y a un an, et veut aller encore plus loin pour garder les entreprise­s.
Le maire a fait installer une armoire à très haut débit, il y a un an, et veut aller encore plus loin pour garder les entreprise­s.

Newspapers in French

Newspapers from France