En visite dans le département, S. Le Foll a fait la promotion de l’agroécologie
Le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll était en déplacement à Mauriac, le mercredi 22 mars, pour visiter l’exploitation laitière de Bruno Dufayet. Il a souligné la compatibilité entre agriculture et écologie.
À Mauriac, Bruno Dufayet élève plus d’une cinquantaine de salers allaitantes, sur des prairies naturelles de 62 ha. Élu président de la Fédération nationale bovine (FNB) en février, l’agriculteur a rencontré le ministre de l’Agriculture à plusieurs reprises, comme lors de la Cop 21 en 2015 ou au salon de l’agriculture, le mois dernier. Avant son élection à la tête de la FNB, il a travaillé, sous l’impulsion du ministère, en concertation avec quatre ONG environnementales (France nature environnement, Fondation Nicolas Hulot, Green Cross, WWF France), alors qu’il était président de la commission des enjeux sociétaux au sein d’Interbev, l’association interprofessionnelle du bétail et des viandes. La concertation, entamée en 2014, a donné lieu à une publication intitulée « Élevage bovin allaitant français et climat » . Elle livre les points d’accord et de débat, en matière d’impacts environnementaux, sur les élevages spécialisés dans la production de viande.
L’agroécologie, « ni de droite ni de gauche »
La venue de Stéphane Le Foll sur l’exploitation de Bruno Dufayet, le mercredi 22 mars, n’était donc pas vraiment un hasard. D’autant que la ferme du Mauriacois est à l’image d’un grand nombre d’élevages bovins français, avec une production herbagère qui « capte le CO2 produit par le bétail et permet de le stocker au sol » , souligne l’éleveur. Le ministre a donc insisté sur le fait que « les performances économiques et environnementales sont compatibles et liées l’une à l’autre. L’environnement peut être un facteur de réussite. En optimisant la production naturelle comme l’herbage, la capacité de production peut
être meilleure et à moindre coût. Les candidats à la présidentielle n’en parlent pas car ils ne le savent pas » . Si le ministre a précisé qu’il s’agissait de son dernier déplacement, cela n’a pas découragé pour autant les représentants des ONG. À l’image de Jean-Claude Bevillard, chargé des questions d’agriculture à France nature environnement : « L’agroécologie n’est ni de droite ni de gauche. C’est un débat qu’il faut poursuivre après ce quinquennat, il ne s’agit pas de la tocade d’un seul ministre » . Stéphane Le Foll a également abordé le thème du bien-être animal qui, selon lui, n’est pas incompatible avec la consom
mation de viande. « Derrière les vidéos de L214, il y a un projet vegan radical qui vient des États-Unis, a-t-il affirmé. Manger de la viande, ce n’est pas un processus qui doit s’arrêter, c’est un mécanisme millénaire, qui fait partie d’un cycle naturel »