L’état d’esprit des électeurs au lendemain du second tour

Certains ont célébré la victoire d’Emmanuel Macron, d’autres, dépités partent déjà pessimistes pour le nouveau mandat. Jeanne*, 25 ans, fait partie des indécis et des citoyens qui n’ont pu se résigner à faire un choix au second tour : « Ni heureuse, ni déçue… Je me sens tout simplement perdue. Devenir président par une minorité n’a rien de glorieux. Les cinq ans à venir vont être durs à supporter. Je ne regrette pas de m’être abstenue au second tour, j’ai au moins l’esprit tranquille » . Même constat du côté de Viviane*, 34 ans : « Je n’ai pas voté au 2e tour. Je ne pouvais trancher et me décider. Au final, le résultat ne m’a pas surprise. J’espère juste que notre pays sera plus fort d’ici 5 ans » . Myriam*, 40 ans, se dit « satisfaite » du résultat. Bien qu’elle n’ait pas fait le déplacement vers les urnes, celle-ci se dit soulagée de la défaite de Marine Le Pen. « J’avais très peur d’elle, mais je n’ai pas été voter. Je n’avais pas envie de choisir. De toute façon, ils sont tous pareils. Ils promettent des choses et rien ne change… On verra bien avec Macron… » .

Comme beaucoup de ci- toyens à travers la France, le choix du second tour fut celui de la raison plus que du coeur. C’est le cas de Franck*, 41 ans : « J’ai voté Macron pour faire barrage au FN. J’espère avoir fait le bon choix. Je pense qu’il peut amener un second souffle à notre pays, même s’il ne représente pas les idées que je voulais voir pour les cinq ans à venir » . Gérard*, 49 ans, avait fait le bon pronostic. « C’est ce que j’espérais : j’avais dit plus de 60 % pour Macron. Moi je suis plutôt Fillon normalement, alors au second tour, je n’avais pas beaucoup le choix… Mais je suis pour une France plus libérale et Macron a des idées intéressantes. En principe, il fera un bon président » . Pour Mathieu* et Solène*, jeune couple, c’est une victoire. « On est content. Il est jeune, dynamique. On espère beaucoup de choses avec lui, mais surtout de rester dans l’Europe, et de voir le chômage baisser. Il fallait vaincre la haine, c’est fait » .

Du côté des frontistes, la pilule a du mal à passer. Pour Denis*, 53 ans, le résultat est surréaliste et incompréhensible : « J’ai voté Marine le Pen. Je suis déçu du résultat et consterné de voir le choix des Français. J’ai l’impression d’assister à une amnésie générale. Je ne pensais pas voir un homme, tant décrié il n’y a même pas deux ans, devenir président de la France. C’est un tour de force incroyable » .