Dépouillement à Aurillac : blanc et Leblanc talonnent Macron et le Pen
Certains citoyens choisissent de participer au dépouillement dans leur bureau de vote. Ambiance dans le n° 12 d’Aurillac.
« Il reste trois minutes ! Carte 597… a voté ! » Il est 19 h ce dimanche soir à la mairie d’Aurillac, bureau de vote n° 12. La dernière personne vient de voter de justesse et, déjà, les scrutateurs commencent à entrer dans la salle. Christophe Pestrineaux, conseiller délégué à la mairie d’Aurillac, est l’un des six membres du bureau chargés d’assurer le bon déroulement du vote. Il retourne l’urne, faisant glisser 894 enveloppes sur la table, sur 1 248 inscrits. Regroupées par paquet de 100, elles sont ensuite distribuées aux 16 scrutateurs, assis autour de quatre tables. Parmi ces citoyens qui participent au dépouillement, certains sont des inconditionnels, présents depuis des années. D’autres, venus pour la première fois au premier tour de la présidentielle, ont remis ça au second tour. Tous soulignent une envie de prêter main-forte, de participer à la vie démocratique de leur commune. Fanny et Farid, 29 et 36 ans, eux, sont là pour la première fois. « Au fil des ans, avec l’âge, on se sent plus mûrs, plus concernés. Nous voulions assister au dépouillement. Finalement, nous nous sommes retrouvés autour de la table ! » , confient-ils.
« Je ne pensais pas en voir autant »
Les dépouillements commencent. « Si vous trouvez un bulletin blanc ou une enveloppe vide, c’est un vote blanc. S’il y a plusieurs bulletins dans l’enveloppe ou que le bulletin est rayé ou déchiré, ou si vous trouvez autre chose, c’est un vote nul » , explique la conseillère municipale Magali Maurel, membre du bureau de vote, aux scrutateurs. L’un de ces derniers ouvre une enveloppe, le suivant annonce le nom et les deux autres émargent sur une feuille. « Emmanuel Macron » entend- on très régulièrement autour des tables. Très vite, le candidat d’En Marche ne peut plus être rattrapé par sa concurrente du Front National. Marine Le Pen fait pâle figure avec ses 153 voix, quand Emmanuel Macron en totalise 630. C’est pourtant un troisième joueur qui se fait bien vite remarquer. « Qu’est ce que vous avez là ? Encore un vote blanc ? » demande Christophe Pestrineaux en se penchant sur l’une des quatre tables. L’élu l’admet : « Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de bulletins blancs. » On en compte 87 au final, soit 9,7 % des suffrages exprimés.
Quelques votes nuls, 24 au total, sont également au rendez-vous. Les bulletins des deux protagonistes glissés dans l’enveloppe, parfois rayés ou annotés, se retrouvent dans une plus grande enveloppe à l’intention de la préfecture, aux côtés d’un bulletin pour François Fillon, pour « Dame Nature » ou encore pour Juste Leblanc, référence au film Le Dîner de cons. « Nous avons vu un bulletin pour ’’ Ma- craint’’. C’est marrant de se dire que la personne qui a voté ça a utilisé son ordinateur pour imprimer ça » , s’amuse Farid, pour qui ce premier dépouillement s’est révélé « instructif » . « Merci à tous ! Le prochain rendez-vous, c’est le 11 juin » , rappelle Christophe Pestrineaux à l’attention des scrutateurs. « On est déjà ’’En Marche’’ pour cette date » , lance l’un d’eux, en sortant.