La Voix du Cantal

3 mois de prison supplément­aires pour un détenu jugé pour violences

Détenu depuis 3 ans, un homme comparaiss­ait jeudi 4 mai devant le tribunal correction­nel d’Aurillac pour violences envers son codétenu, en récidive.

- L.P.

Les faits remontent à novembre 2016. Luc*, 26 ans, détenu depuis 2014 à la maison d’arrêt d’Aurillac, comparaiss­ait devant le tribunal correction­nel pour violences envers son codétenu en récidive. « Il m’avait mal parlé quelques jours avant, il avait insulté ma mère » , explique le prévenu. Alors que celui-ci le croise de nouveau à la sortie d’un local administra­tif de la prison, il revient vers son codétenu pour s’excuser. « Je voulais me réconcilie­r avec lui. Il m’a mal parlé. Ce jour-là je n’étais pas bien, je me suis énervé, ajoute Luc. Je reconnais les faits, et je n’en suis pas fier. Je regrette beaucoup de choses » .

Déjà connu du tribunal pour des violences sur agents pénitentia­ires, le prévenu comparaiss­ait ainsi en récidive, ce que n’a pas manqué de lui rappeler la présidente. « À chaque fois, vous passez vos nerfs sur les agents ou sur vos codétenus. Ce n’est pas comme cela que vous allez sortir de prison » .

Incarcéré depuis trois ans, Luc a un casier judiciaire qui fait état de 9 mentions depuis 2010, principale­ment pour des faits de refus d’obtempérer, de vol et de violences. Sa sortie de prison devait être effective en 2020. « J’ai perdu mon père en 2008. Depuis, j’ai commencé à faire n’importe quoi. Je le regrette. J’ai des soins, je vois un psychiatre, je prends un traitement pour l’alcool, car c’est à cause de cela que je fais des conneries. Ce jour-là, je n’avais pas pris mon traitement… » .

« On juge des faits, pas un casier »

Pour le procureur, « les faits sont clairs. Ils sont graves car ce sont des violences gratuites. Et il y a beaucoup de faits comme cela, beaucoup de débordemen­ts, de violences, d’outrages… De plus, son parcours judiciaire n’est pas anodin » . Celui-ci a requis 3 mois d’emprisonne­ment.

L’avocat de la défense a quant à lui souligné les efforts du détenu. « Il est incarcéré depuis longtemps. Il supporte mal la vie en détention, mais je constate que les choses s’arrangent. Mais lorsque l’on sait que l’on doit rester en prison jusqu’en 2020, il arrive que parfois on ne soit pas très bien. On juge aujourd’hui des faits, pas un casier. Cela reste des violences sans ITT. Trois mois, cela me paraît lourd, compte tenu de l’évolution positive de son comporteme­nt. Il reconnaît les faits, il n’y a pas eu d’autres débordemen­ts depuis, et il a déjà été sanctionné pour cela de 25 jours de mitard » .

Compte tenu « de la récidive et de la gravité des faits » , le tribunal a finalement reconnu le prévenu coupable et l’a condamné à 3 mois d’emprisonne­ment. « Vous avez bénéficié trop longtemps de la clémence des tribunaux » , a jugé la présidente.

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