La Voix du Cantal

Prison avec sursis pour avoir agressé une jeune femme en boîte de nuit

- L.P.

À la barre du tribunal correction­nel d’Aurillac, Lionel* devait répondre de faits de violences à l’encontre d’une jeune femme dans une boîte de nuit aurillacoi­se, ainsi que de rébellion contre les forces de police, intervenue­s sur place.

Les faits se sont déroulés en novembre 2016. Lionel, rugbyman, sort en boîte de nuit pour fêter une victoire. Fortement alcoolisé, celui-ci va s’en prendre à Cécile*, une jeune femme présente ce soir-là. « Vous avez essayé de l’embrasser. Elle vous a repoussé et vous lui auriez alors assené des coups. Vous l’auriez attrapé par le sexe et serré très fort » , résume le président.

Quelques instants après, deux policiers intervienn­ent aux abords de la boîte de nuit, constatant un attroupeme­nt autour de Lionel. Alors que l’un des policiers est encore dans son véhicule, Lionel arrive jusqu’à la voiture. « Vous avez tiré sur sa ceinture de sécurité, jusqu’à l’étrangler » , indique le président.

Deux coups de taser

Le second policier tente de l’interpelle­r, mais le jeune homme se débat jusqu’à faire tomber le policier au sol. « Le policier a donc eu recours au taser, et ce n’est qu’au second coup qu’ils vont réussir à vous maîtriser. Vous aviez quasiment deux grammes d’alcool dans le sang. Que vous est-il passé par la tête ? » , l’interroge alors le président. « Je ne sais pas, je ne me souviens plus trop, j’ai des trous noirs » , indique Lionel. « On dit que le rugby est un sport de brute joué par des gentlemen. Votre comporteme­nt était loin d’être gentleman » , souligne le président.

L’avocat des policiers, qui se sont constitués partie civile, évoque « une arrestatio­n compliquée. La seule solution était le taser. Il y a un préjudice corporel, puisque l’un des policiers est resté coincé sous son assaillant et il s’est blessé à l’épaule, et un préjudice moral, car le travail de la police n’est pas de prendre des coups ! » Celui-ci a réclamé 500 € de dommages et intérêts au titre du préjudice moral, et 500 € pour le préjudice physique, à verser à chacun des policiers.

Pour l’avocat de Cécile, « c’est un comporteme­nt violent, d’agresseur de femme. Il y a eu un effet de masse autour de lui, car ce qu’il a fait, personne ne l’accepte. Si vous n’êtes pas capable de vous contrôler en boîte de nuit avec la gent féminine, alors il ne faut pas boire ou ne pas sortir ! » , a-t-il martelé, réclamant 4 000 € de dommages et intérêts au titre du préjudice physique, moral et psychologi­que. « J’espère que cette leçon sera entendue » .

Dans son réquisitoi­re, le procureur a d’abord déploré « le nombre de gens, de plus en plus nombreux, qui n’envisagent pas de faire la fête sans s’enivrer » , avant d’ajouter, « ce que vous avez fait a été qualifié de violences, mais cela pourrait aussi s’appeler une agression sexuelle, et cela n’a pas les mêmes conséquenc­es. Ce sont des faits graves ! » . Celui-ci a requis trois mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 500 €.

L’avocat de la défense a, quant à lui, mis l’accent sur un homme « qui ressent de la honte. Un garçon qui n’a jamais eu d’histoire avec per- sonne, il n’a jamais fait parlé de lui jusqu’à ce jour. Vous êtes typiquemen­t face à une personne que vous ne verrez qu’une seule fois devant un tribunal correction­nel. Il a compris la leçon » .

Le tribunal a finalement condamné Lionel à trois mois de prison avec sursis et à 500 € d’amende contravent­ionnelle. Celui-ci devra également verser à Cécile 2 000 € de dommages et intérêts au titre du préjudice physique, moral et psychologi­que. Les policiers recevront également chacun 300 € pour le préjudice moral et 300 € pour le préjudice physique.

« Ce qu’il a fait, personne ne l’accepte »

*Les prénoms ont été modifiés.

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