Condamné pour vol et recel en Belgique
Devant le tribunal correctionnel d’Aurillac, le jeudi 15 juin, trois personnes étaient appelées à répondre de vols au préjudice d’une Aurillacoise et de recel en Belgique.
Les faits remontent à août 2014. Dans le cadre de l’opération « tranquillité vacances », Jeanine* prévient les forces de police qu’elle quitte son domicile à Aurillac pour partir en vacances. Les policiers sont ainsi chargés de contrôler régulièrement la rue pour assurer la sécurité autour de la maison. Et c’est lors d’un contrôle que ceuxci s’aperçoivent qu’un carreau de fenêtre est cassé et constatent un cambriolage.
Plusieurs choses de grandes valeurs ont été dérobées : une tablette, un ordinateur, une télévision, de l’alcool, mais surtout un coffre- fort contenant des pièces d’or, des bijoux et des lingots. Les deux prévenus, Michaël* et Joris* (ce dernier était absent à la barre), n’auraient pas réussi tout de suite à ouvrir le coffre-fort, et seraient revenus le lendemain pour le récupérer avec leur véhicule et l’ouvrir plus tard, par leurs propres moyens. « On n’est pas sur un petit cambriolage. C’est bien construit, vous aviez bien repéré la maison, vous êtes revenus… » , note le président. D’autant plus que les prévenus se sont par la suite rendus en Belgique, « car il est beaucoup plus facile de revendre l’or en si grande quantité » , explique le président. Et c’est avec Sylvain*, un de leurs amis, que les deux hommes font le voyage. « Ils m’ont dit sur la route ce qu’ils projetaient de faire. Je n’avais pas le permis, je ne pouvais pas faire demi- tour » , se défend Sylvain. Les hommes font un premier voyage et lors du second, ceux-ci s’arrêtent dans un hôtel luxueux de Bruxelles, dans lequel « votre allure et votre comportement ont attiré l’attention des services de l’hôtel. Vous fumiez du cannabis et vous avez été contrôlés par les services de police belges. Vous aviez 6 kg d’or lorsque vous avez été interpellé » . Michaël et Joris devaient également répondre de faits de vol dans un collège aurillacois. « Vous y avez dérobé une guitare, un amplificateur, une table de mixage et un vidéo-projecteur » , résume le président.
« Une affaire rocambolesque »
L’avocat de Jeanine, qui s’est constituée partie civile, souligne « le sentiment de viol » res- senti par sa cliente, « alors que celle-ci était en vacances. Il y a un aspect moral à prendre en compte » . Celui-ci a réclamé 500 € au titre du préjudice moral. Pour le procureur, « c’est une affaire rocambolesque. Ils ont retourné la maison, ils ont fait leurs courses. C’est une razzia en bonne et due forme. Mais bien mal acquis ne profite jamais » . Il a requis 8 mois de prison pour Joris, et 6 mois de prison avec sursis pour Michaël, assortis de 120 heures de travaux d’intérêt général et l’obligation d’indemniser les victimes. Le procureur a également demandé 120 heures de travaux d’intérêt général pour Sylvain.
La défense évoque quant à elle « des faits anciens. Depuis, Michaël a pris du recul. C’est à prendre en considération. Au moment des faits, il n’avait aucune mention à son casier, seulement des mauvaises fréquentations. Sa vie a changé depuis. Il va avoir un emploi. Je vous demande de ne pas compromettre son avenir professionnel » .
Le tribunal a finalement condamné Michaël à 6 mois de prison avec sursis, assortis de 105 heures de travaux d’intérêt général et une obligation d’indemniser les victimes. Joris a été condamné à 8 mois d’emprisonnement ferme. Quant à Sylvain, il écope de 105 heures de travaux d’intérêt général. Le tribunal a également décidé de renvoyer à une date ultérieure la décision concernant le montant des préjudices alloué à Jeanine, « dans l’attente de la décision des autorités belges sur les scellés » . *Les prénoms ont été modifiés.