Lyme : la maladie qui fait polémique
Une Aurillacoise porte plainte pour délit de tromperie
Troubles neurologiques, complications cardiaques, douleurs articulaires et/ou musculaires, érythèmes, les symptômes sont nombreux et parfois difficiles à attribuer à la maladie de Lyme. Une maladie qui joue le caméléon et cause chaque année, de multiples souffrances aux personnes atteintes.
Présente sur Terre depuis des temps immémoriaux, la maladie de Lyme touche chaque année plusieurs milliers de personnes en France ( en moyenne plus de 27 000 cas sont recensés et attribués à la maladie chaque année). Pourtant, les dépistages sont encore perfectibles et des malades souffrent en silence jusqu’à être parfaitement diagnostiqués.
Pourtant facile à traiter, grâce notamment à un traitement à base d’Amoxicilline sur plusieurs semaines, la maladie reste dangereuse si elle n’est pas prise en charge rapidement.
Vers une disparition de la maladie ?
Question épineuse mais pourtant d’actualité, la maladie de Lyme pourrait être combattue et ne causer que de rares cas. Bien qu’elle soit considérée comme un problème de santé publique, notamment sous l’impulsion de Marisol Touraine lors de ses mandats au ministère de la santé, les pouvoirs publics sont encore en retrait sur la prévention et le dépistage de la pathologie.
Professeur et directeur du centre d’infectiologie à l’hôpital Raymond-Poincarré de Garche, Christian Perronne a tenu une conférence début juillet au centre des congrès d’Aurillac. Pour cet homme de science, le premier souci réside dans le dé- pistage perfectible actuellement proposé : « Les tests ne sont efficaces que de 30 à 70 %. Les souches de bactéries utilisées ne sont pas adaptées aux territoires, ce qui retombe sur les malades qui en payent le prix » . Le professeur continue et indique qu’aujourd’hui « les animaux sont mieux pris en charge chez leur vétérinaire. C’est un comble » .
Autre souci pour le professeur, dû au mauvais dépistage, des cas parfois extrêmes ou des situations de crises font surface : « Des parents ont été accusés de maltraitance car leur enfant était devenu amorphe, fatigué, déprimé. Dans d’autres cas, le traitement n’a pas été suffisamment long et le malade replonge quelques mois après » . En effet, la maladie, selon son stade d’évolution, peut présenter des signes chroniques.
La plainte d’une Aurillacoise
C’est d’ailleurs le souci de fiabilité des tests qui a conduit une Aurillacoise, Isabelle* à porter plainte pour délit de tromperie en janvier dernier. Philippe Meilhac, son avocat, explique que cette affaire impose « un cas de moralité qui met en cause les laboratoires. Leurs tests ne sont pas fiables et ils sont toujours en vente. Le comportement des autorités sanitaires est aussi un souci. Une bataille d’experts est en cours et d’autres cas recensés dans le Cantal vont venir se greffer au dossier. Nous préparons une information judiciaire pour la rentrée et espérons qu’au final le cas fera jurisprudence pour l’avenir » .
Éviter la maladie et bien se protéger
Pour ne pas attraper cette infection, plusieurs méthodes existent. Paul Bousquet, de la pharmacie aurillacoise éponyme, donne plusieurs clés pour se prémunir face à la maladie de Lyme : « Dans un premier temps, il doit devenir systématique de s’ausculter après une balade. Toutes les zones du corps doivent être inspectées scrupuleusement : dos, pli du coude et du genou, nombril, jambes… » . En amont, il est également possible de se protéger, notamment en recouvrant ses jambes ou en appliquant un spray anti moustique en privilégiant ceux à base de DEET ou d’icaridine. La tique y est sensible et sera moins encline à vous piquer. Éviter les hautes herbes est de plus un point à ne pas négliger.
Si une tique est repérée, pas de panique, il faut alors l’enlever grâce à un tire-tique : « Il faut placer la fourche au niveau de la tête de l’insecte et tourner plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle lâche. Surtout ne pas l’arracher car une partie pourrait rester loger dans le corps. Par la suite, le meilleur moyen de s’en débarrasser est de brûler ou d’écraser l’insecte. Il ne faut pas la mettre dans l’eau ou essayer de la noyer, ça ne marchera pas » .
Si toutefois, un érythème apparaît, il faut prendre rendezvous avec son médecin le plus rapidement possible. Un traitement antibiotique sera alors prescrit si la maladie de Lyme est diagnostiquée.
* Le prénom a été modifié.