La Voix du Cantal

Commentair­e.

- Lamy] [Jacques et Elisabeth

Alors que les moissonneu­ses s’activent dans les champs, l’Evangile proposé à notre méditation, semble avoir la même préoccupat­ion que les cultivateu­rs de chez nous : comment récolter du bon grain ? Jésus, proche de la nature, aimait comparer le Royaume de son Père à des situations concrètes de la vie. C’est la nuit, pendant que les gens dorment que l’ennemi survient pour semer l’ivraie, autrement dit : la zizanie… Ce n’est pas pour rien que Jésus nous dit ailleurs « Veillez ! » Ne veut-il pas nous encourager à être vigilants… car malgré notre désir de bien faire, de bien aimer, de bien dire, se glisse la parole qui fait mal, l’orgueil, la certitude d’avoir raison, d’être le meilleur. Quand les ouvriers de la parabole remarquent la présence de l’ivraie, ils sont prêts à arracher ses épis. Nous sommes toujours plus prompts à voir la paille dans l’oeil de notre voisin que la poutre qui est dans notre oeil… Qu’il est facile de critiquer celui qui ne pense pas comme nous, de condamner celui qui nous a fait du mal, d’exclure celui qui semble mettre des freins à notre organisati­on… mais en faisant ainsi, combien de souffrance­s générons-nous ? Le maître de la moisson prône la patience : le monde ne se fait pas en un jour, il faut attendre la moisson de peur d’arracher de bons épis. Cette parabole nous invite à changer notre regard : remarquer qu’à côté de l’ivraie, le bon grain est plein de promesses que ce soit en nous ou en l’autre, mettre plus l’accent sur ce qui est beau que ce qui est mal, donner sa chance à chacun, se réjouir que l’autre puisse réussir mieux que nous, croire à la patience et la miséricord­e de Dieu, lui confier nos espoirs et nos tourments, et lui faire confiance… La moisson sera belle

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