La Voix du Cantal

La CGT proteste contre la « privatisat­ion de la santé »

-

« On est en train de privatiser la santé ! » Ce leitmotiv est, depuis plusieurs mois, celui de l’Union Santé départemen­tale (USD) CGT du Cantal. Réunis le 27 juillet dans les locaux aurillacoi­s du syndicat, Christelle Pernette, secrétaire de l’USD ; Christian Navarro, secrétaire du syndicat CGT du centre hospitalie­r d’Aurillac ; et Jérôme Barbet, membre de l’union départemen­tale, ont à nouveau dénoncé la mise en place du Groupement hospitalie­r de territoire (GHT) du Cantal.

Pour mémoire, le GHT, lancé en juillet 2016, a pour but de mettre en place une organisati­on collective entre les centres hospitalie­rs du Cantal (Aurillac, Chaudes-Aigues, Condat, Mauriac, Murat et Saint-Flour), afin de garantir une offre de proximité et une égalité d’accès aux soins pour les patients. Mais la CGT réfute : « Si l’on fait le bilan de l’activité de ces six établissem­ents, deux sont fortement déficitair­es, à Saint-Flour et à Mauriac. Quant à celui d’Aurillac, l’établissem­ent de référence, on ne sait pas de quelle façon il va finir l’année sur le plan budgétaire, alors qu’il s’agit actuelleme­nt de l’un des plus gros employeurs sur le bassin d’Aurillac… »

Le GHT prévoit la mutualisat­ion de certaines fonctions au sein des hôpitaux, comme les achats de matériel. Mais la CGT craint que cette mutualisat­ion s’étende également aux services de soin : « Si l’un des hôpitaux est en déficit, un patient peut y être envoyé alors qu’il aurait dû être hospitalis­é dans un établissem­ent plus proche de chez lui. Cela peut être le cas d’un Aurillacoi­s envoyé à Murat, par exemple. C’est la conséquenc­e de la tarificati­on à l’activité : si le taux d’occupation des lits d’un hôpital n’est que de 75 %, il perdra 25 % de son budget l’année d’après. Or, on ne peut pas prévoir les fluctuatio­ns de l’activité sanitaire ! Si on n’arrive pas à l’équilibre, on risque la suppressio­n de certains services. »

Répartitio­n et intérim dans le viseur

Selon le syndicat, la réforme des GHT ne se serait pas « attaquée » aux « causes réelles » du déficit dans les hôpitaux. Pour Christian Navarro, elles sont au nombre de deux : la répartitio­n du nombre de praticiens médicaux, qui varie selon lui de 80 à 400 pour 100 000 personnes, et le coût de l’intérim. « L’intérim médical coûte 1 370 € par jour sur le plan national. 1,4 million d’euros est nécessaire pour remplacer les médecins à l’hôpital d’Aurillac. Aucune compensati­on budgétaire n’est prévue par le gouverneme­nt ou l’ARS » , explique-t-il.

Enfin, la CGT Santé se dit inquiète concernant le futur : « On ne sait pas ce qu’il va se passer dans les mois à venir en termes de décisions. On ignore notamment d’ici combien de temps le projet régional de santé sera défini, alors qu’il aurait fallu le mettre en place avant les GHT » .

 ??  ?? Ch. Navarro, J. Barbet et Ch. Pernette ont exprimé leurs inquiétude­s sur le devenir des établissem­ents de santé cantaliens.
Ch. Navarro, J. Barbet et Ch. Pernette ont exprimé leurs inquiétude­s sur le devenir des établissem­ents de santé cantaliens.

Newspapers in French

Newspapers from France