Le graffiti performatif au service de la compréhension
Didier Manuel aka Otomo, propose Oracle pour l’édition 69. Quatre tableaux distincts sont à découvrir.
« Je n’ai pas la prétention d’avoir des solutions » indique Didier Manuel, pour autant, l’artiste revient dans la rue avec Oracles. Un voyage au coeur de figure guerrière, qui vienne nous interpeller sur notre monde. Qualifié de graffitis performatifs, Oracles proposera quatre performances, dans quatre lieux distincts, durant la durée du festival. Le performeur alternera également entre prestation fixe et mobile.
Pour l’artiste, Oracle est « une construction d’objets, de rituels, autour de figure forte » qui permettent un questionnement plus global sur les enjeux de pouvoir et une vision de société patriarcale.
Voulues comme un constat « implacable » , les prestations ne se veulent pas moralisatrices. L’idée est avant tout d’interpeller le spectateur, le faire réagir.
Pour arriver à ses fins, Otomo, joue au jeu des métamorphoses : « J’aime aller d’un état à l’autre, qu’il soit physique ou mental. Les métamorphoses s’opèrent grâce à mon texte mais aussi à mon corps » .
Cette méthodologie aura nécessité un travail important sur le renversement des figures : « Je souhaite briser les codes, afin de se repositionner » . Le recours à la provocation sera parfois utilisé, sans sombrer dans le « trash » ou l’insoutenable.
Oracles est avant tout un instant de rencontre, ouvert le plus possible. Les réactions du public seront parfois vives, douces ou compatissantes, mais l’artiste a hâte d’aller à la rencontre des festivaliers : « Le théâtre de rue est un parfait laboratoire pour tester et improviser différentes pratiques selon ceux qui nous regardent. ».