Au coeur du Festival
Pour l’édition 69, plusieurs compagnies ont fait appel à des bénévoles. Une aide précieuse pour les troupes et une expérience enrichissante pour les personnes venues aidées le temps des festivités.
Cirkatomik, avec son plus grand défilé des petites coutures, mobilise près de 40 bénévoles, la majorité venue du Cantal. Chacun aura un rôle précis pendant les quatre jours de représentation : aide au maquillage, habillage, défilé, logistique… En amont, une partie des bénévoles a participé à la création de nouvelles robes pour l’édition 69. Depuis juin, cinq robes ont été confectionnées à Aurillac.
Sans bénévoles pas de spectacle
Pour ces 40 bénévoles, ce contact avec le monde du théâtre est une première. La première fois qu’ils passent de l’autre côté du décor. Une opportunité excitante pour beaucoup d’entre eux : « J’ai décidé de m’impliquer plus pour cette édition du théâtre de rue. Une envie de vivre quelque chose de différent et côtoyer une compagnie professionnelle » précise Chloé.
Toutefois, de nombreuses compagnies se débrouillent très bien sans bénévoles. Pour comprendre la raison d’une part si importante de bénévoles dans l’organisation du spectacle, Pierre Sévérin, metteur en scène, a éclairé notre lanterne : « Tout a commencé à Nantes, dans le cadre d’un projet culturel au sein d’un quartier de la cité nantaise. La compagnie Cirkatomik permettait alors à des personnes, d’exprimer leur créativité par la confection de robes. Des robes à la création libre, qui offraient un panel de possibilité, presque sans limite. Par la suite, sous l’impulsion de l’opinion publique, la troupe a décidé de monter un spectacle autour de ces créations. Chaque étape enrichit la collection de nouvelles pièces pour aujourd’hui culminer à plus de 50 robes » indique le comédien.
Les bénévoles ne sont pas ici, une main-d’oeuvre gratuite. Ils participent activement à la vie du spectacle, sans eux il est clair pour Pierre Sévérin que la performance n’existerait pas.
À chaque étape de travail, la rencontre avec les nouveaux bénévoles amène de nouvelles idées ou de nouvelles créations : « Cette diversité culturelle est permise par les gens que nous rencontrons. Nous ne travaillons pas en vase clos. En fonction des régions où nous posons nos valises, nous constatons des cultures différentes. Ces rencontres et échanges sont vitaux pour notre spectacle » indique Pierre Sévérin. De plus, pas besoin de connaissance particulière pour intégrer le processus créatif : « Nous ne cherchons pas des couturiers professionnels. Nous voulons avant tout rester « nature ». Les gens viennent et donnent en fonction de leurs envies » poursuit le metteur en scène.
Une toute première fois
Face à ce saut dans l’inconnu, la compagnie a développé un système de prise en charge, pour facilité l’intégration des béné- voles au sein de la compagnie. L’accueil est calme, et Pierre présente les arcanes du spectacle aux bénévoles. Tour à tour ils se présentent et après quelques exercices de théâtre, les sourires crispés laissent place à une bonne humeur contagieuse.
Néanmoins, les bénévoles vont faire face à trois jours intenses et vivre au rythme de la compagnie. Une idée qui n’effraie aucun des participants : « Je suis plus impatient que tétanisé. J’ai hâte de commencer et vivre cette édition sous un nouvel angle » précise
Samuel.
Après les quatre jours du festival, les bénévoles reviendront dans leur quotidien. Toutefois l’expérience laissera surement
des traces : « à la fin, les gens sont heureux et fiers de leurs performances. Pour certains l’expérience est un choc et les transforme durablement. La création artistique libère et donne confiance à beaucoup d’entre eux » sourit PIerre Sévérin.