Le premier bilan de la coopérative, neuf mois après la signature du Pacte régional
Une coopérative laitière renouvelée, une surface de vente modernisée, le tout alimenté par un méthaniseur… S’il ne fallait qu’un exemple de modernisation dans le domaine agricole, ce serait celui de Saint-Bonnetde-Salers.
Neuf mois après la signature du Pacte régional pour le Cantal, Laurent Wauquiez s’est rendu lundi 28 août dans le village pour faire le bilan. Une visite qui tombe à point nommé alors que le cours du lait repart timidement à la hausse, après une crise substantielle en début d’année.
Des produits d’exception
Le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes venait surtout signifier sa présence dans le département : « Vous êtes loin de Lyon, je suis tout près du Cantal » , aura été sa devise. Rappelant que la Région compte investir 127,8 M d’euros d’ici à 2021, il a affirmé qu’il redoublerait d’efforts spécifiquement pour le Cantal, « plus qu’aucun autre département de la Région » . Sans donner de chiffres plus précis. Depuis avril 2016, ce sont 3,7 M d’euros qui ont déjà été dispersés sur 221 projets dans le secteur de l’agriculture.
La coopérative, dans sa configuration actuelle, fonctionne depuis 2015. Ce sont soixante producteurs et vingt salariés qui mettent leurs intérêts et leur énergie en commun pour produire, transformer, affiner et vendre sur place un produit d’exception : le cantal au lait de Salers.
Diversification à la clé
De 4 000 litres de lait pour la dizaine de producteurs à ses débuts en 1956, la laiterie brasse aujourd’hui environ 30 000 litres fournis par une soixantaine de producteurs. Les chiffres sont en hausse d’années en années.
De quoi se croire à l’abri, propulsé par les fonds de la Région. Mais voilà : « Avoir un bâtiment neuf ne fait pas tout » , souligne Claude Daubizit, viceprésident de la coopérative. « Il reste du chemin à faire » , renchérit Dominique Chanut, lui aussi vice-président. C’est en effet sur le terrain de la diversification que se joue désormais l’avenir de la coopérative. Diversification des produits d’abord : ne pas tout miser sur le lait, peu rentable, et sur le cantal AOP, produit de niche. Les agriculteurs coopérateurs comptent bien produire aussi du beurre et de la crème.
L’attraction touristique consti- tue le deuxième défi important de diversification. Et non des moindres, quand on est situé sur la Route des fromages d’Auvergne.