La Voix du Cantal

Le festival de tatouages de Chaudes-Aigues ne reviendra pas en 2018

Après 6 ans de festivités autour du tatouage et malgré des festivalie­rs toujours au rendez-vous, le Cantal’ink tire sa révérence. En cause notamment : un manque de financemen­t public qui contraint son organisate­ur, Stéphane Chaudesaig­ues, à jeter l’éponge

- L.P.

« De quelle façon les subvention­s sont-elles attribuées ? » . Stéphane Chaudesaig­ues, organisate­ur du Cantal’ink se pose la question. Après six ans d’investisse­ment dans le festival de tatouages à Chaudes-Aigues, celui-ci, fatigué de se battre, vient d’annoncer l’arrêt de la manifestat­ion : il n’y aura pas de Cantal’ink en 2018. Celui- ci déplore un manque d’aide de la part des institutio­ns publiques. Si le Conseil départemen­tal participe à l’événement à hauteur de 4 500 €, la Région, en revanche, n’a pas accordé un centime au festival. « Pour cette année, nous avons fait une demande de subvention­s à la Région. Nous avons reçu un courrier une semaine après le festival nous disant que notre demande était non-éligible. On ne nous a donnés aucune raison » , regrette-t-il. L’événement, qui a pourtant ramené 14 000 personnes dans les rues de Chaudes- Aigues pour l’édition 2017, serait donc laissé de côté par la nouvelle grande région, laissant Stéphane Chaudesaig­ues perplexe. « Estce le tatouage qui n’est pas désiré ? » , s’interroge-t-il.

Déçu, le papa du festival n’en démord pourtant pas. « Avec 14 000 personnes à ChaudesAig­ues, j’ai l’impression qu’il se passe quand même quelque chose ! Les gens nous soutiennen­t et penser que le tatouage est réservé à une certaine tranche de la population est une erreur. Aujourd’hui, tout le monde est tatoué ! » .

Des financemen­ts pour d’autres rencontres

La déception est d’autant plus grande que Stéphane Chaudesaig­ues voit les collectivi­tés locales moins frileuses à financer d’autres rencontres sur le territoire. En effet, si la Région n’octroie rien à son festival, c’est 600 000 € qui sont attribués aux Étoiles du sport, 1,26 million d’euros au théâtre de rue d’Aurillac, 66 000 € au festival des Hautes Terres de Saint-Flour, et 42 000 € au Boogie-Woogie de Laroquebro­u. « Je suis très heureux que ces manifestat­ions puissent se développer. Mais notre festival a aussi un réel impact. En six ans, nous avons eu le temps de faire nos preuves » .

Stéphane Chaudesaig­ues en vient ainsi à se demander si l’image du tatouage fait encore peur dans certains esprits. « Imaginez qu’on décide de faire un festival sur le brame du cerf qui ramène 14 000 personnes à Chaudes- Aigues. Les aides seront-elles différente­s ? Je me pose la question… » .

« Je ne vais pas réduire mon festival »

En 2015 déjà, une première alerte avait retenti du côté des financemen­ts, qui avait contraint Stéphane à organiser une édition plus modeste, plus intimiste, « Tatouage au village », portée par d’irréductib­les soutiens, les Amis du Festival. Aujourd’hui, la commune, par la voix du Maire, lui aurait proposé de reproduire ce schéma, ce que Stéphane refuse catégoriqu­ement. « On me dit que je mets la barre trop haut. Je dois être chiant, mais je veux le meilleur pour mon village. J’aime Chaudes-Aigues et je ne vais pas réduire mon festival » .

Le Cantal’ink, qui aura séduit les amateurs de tatouages du Cantal et même d’au- delà, qui aura amené des stars du tatouage du monde entier, ne verra donc pas le jour en 2018. Un coup de grâce pour Stéphane qui, après réflexions et analyses avec son équipe, ne se voit pas « continuer pour faire moins bien » .

« Avec 14 000 personnes, il se passe quand même quelque chose ! »

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