Une initiative unique DISPOSITIF PASSERELLE. pour une scolarisation en douceur
Mis en place par la mairie, la CAF et la DSDEN, le dispositif passerelle permet aux jeunes enfants de s’immerger dans les petites classes, avant leur entrée à l’école.
Et si l’on permettait aux enfants de moins de 3 ans de s’intégrer en douceur au milieu scolaire ? C’est ce que la Mairie d’Aurillac, l’inspection d’académie du Cantal et la Caisse d’allocations familiales sont en train de mettre en place dans les écoles maternelles de la ville, en signant la convention « dispositif passerelle ». Cette initiative a d’abord vu le jour en 2015 avec deux expérimentations menées dans les écoles de Tivoli et de la Fontaine, liées respectivement aux crèches des Camisières et des P’tits pas de la Coste. Le principe : permettre aux enfants fréquentant ces crèches et en priorité issus de familles faisant face à des inégalités pouvant affecter leur future scolarité, de pouvoir fréquenter en douceur les petites classes de maternelles, pour y anticiper leur rentrée. « Les enfants viennent peu à peu s’intégrer dans la très petite section. La transition entre la crèche et l’école se fait ainsi en douceur, explique le directeur de l’école maternelle de Tivoli. Même pour les parents c’est important car ils ont moins l’impression de les lâcher brutalement une fois à la rentrée » . Un constat partagé par la crèche des Camisières. « Ils viennent pour la demi- journée et quand ils rentrent en petite section, ils connaissent déjà les locaux, les instituteurs. Tout se fait en douceur » .
Une rentrée plus sereine
Quasiment unique en France, le dispositif passerelle permet ainsi de donner le temps à l’enfant de s’intégrer à l’école et de favoriser leur future scolarisation, « pour une rentrée plus sereine, souligne Marilyne Lutic, directrice académique des services de l’éducation nationale. Il n’y aura peut-être bientôt plus de pleurs à la rentrée et même les parents sont préparés » .
Chaque immersion dans une classe est constituée de 2 à 4 enfants et toujours accompagnée d’un éducateur de jeunes enfants. L’entrée d’un enfant dans le dispositif est à l’initiative de la ville d’Aurillac ainsi que d’un travailleur social du CCAS, qui intervient auprès de la famille tout au long de l’expérience, dans les diverses étapes vers la scolarisation de leur enfant. Une fois dans la classe, le jeune enfant apprend la socialisation, l’acquisition et le renforcement du langage, l’autonomie, les acquisitions motrices et sensorielles.
La ville d’Aurillac, qui souhaite favoriser la politique d’accueil de jeunes enfants, l’accompagnement à la parentalité, la mixité sociale et l’égalité des chances, voit dans le dispositif « un véritable enjeu » . « C’est une satisfaction, se réjouit Pierre Mathonier, maire d’Aurillac. C’est un maillage qui s’articule dans l’intérêt de l’enfant : on adapte l’école aux enfants et on recentre sur la bienveillance » . La mairie met par ailleurs à disposition deux éducateurs de jeunes enfants et un demi-poste d’ATSEM par dispositif. Quant aux services départementaux de l’éducation nationale du Cantal, ceux- ci allouent au dispositif un demiposte d’enseignant.
La CAF, qui verse une subvention de fonctionnement, salue la possibilité avec ce dispositif, de « donner confiance aux enfants » .