Prison ferme pour vol dans une dizaine de monnayeurs
Un homme comparaissait devant le tribunal correctionnel d’Aurillac pour avoir commis 9 faits de vol sur des monnayeurs dans des aires de lavage automobile.
« J’ai l’impression de faire une liste à la Prévert » , s’agace le Président du Tribunal correctionnel d’Aurillac en énumérant les chefs d’accusation de Laurent*, qui comparaissait jeudi 14 septembre dernier pour pas moins de 9 faits de vol avec destruction ou dégradation en récidive. Celui-ci est accusé d’avoir, en l’espace de deux jours, soustrait du numéraire dans des monnayeurs sur des aires de lavage automobile dans plusieurs secteurs du nord du département. « La gendarmerie et les entreprises concernées ont constaté un certain nombre d’effractions sur des monnayeurs » , résume le Président. Une enquête va être ouverte et des traces de peinture bleue vont permettre de faire le lien avec une personne ayant déjà commis d’autres faits similaires. « Votre nom va ressortir, avec celui de votre complice ( absent à la barre, N. D. L. R). On va retrouver chez vous un pied de biche bleu et les analyses vont confirmer que les traces bleues retrouvées sur place correspondent à votre pied de biche, indique le Président. Tout converge vers vous » .
Le prévenu reconnaît les faits de vol, qui lui ont rapporté à chaque fois seulement quelques dizaines d’euros. « Que vous est-il passé par la tête ? » , questionne le Président. Sans avocat, Laurent tente de s’expliquer. « Je devais payer des amendes du tribunal. Tous mes revenus passaient dans les amendes. J’ai fait cela pour avoir quelque sous » . Face à cette justification, le Président s’exaspère. « Vous êtes condamné à une amende par le tribunal et vous ne trouvez rien de mieux à faire que de commettre une autre infraction pour payer cette amende ? » .
Pour les victimes en revanche, le préjudice est plus important que les sommes dérobées, et les dégâts sur les monnayeurs se chiffrent à plusieurs milliers d’euros. Quatre d’entre elles se sont ainsi constituées partie civile. Pour leurs avocats, « Ce sont des jeunes inorganisés et inexpérimentés. Ils ont commis des vols avec dégradation pour quelques euros, un butin bien maigre pour un préjudice important, d’autant plus que les victimes n’ont pas souscrit à une garantie vol et vandalisme, car ce n’est pas forcément ce à quoi on pense quand on s’installe dans le Cantal » .
« Le comportement de deux abrutis »
Le procureur, quant à lui, n’a pas mâché ses mots. « C’est le comportement de deux abrutis ! Ils vont passer leur nuit à rouler dans tout le nord du département pour commettre des vols. Le prévenu est connu de la justice, malgré cela il persévère. Que va-t-il falloir faire pour qu’il comprenne ? Que reste-t-il ? De la prison ? Pour des monnayeurs, c’est beaucoup, mais les habitants du Cantal n’ont pas à subir vos agissements ! » . Celui-ci a ainsi requis une peine de 6 mois d’emprisonnement ferme pour Laurent, et 90 jours-amendes à 5 € pour son complice.
Le tribunal a reconnu les deux jeunes hommes coupables pour l’ensemble des faits et a condamné Laurent à 6 mois d’emprisonnement ferme et son complice à 90 jours-amendes à 5 €. Au total, ce seront 11 037,72 € de dommages et intérêts que les deux mis en cause devront reverser aux parties civiles.
« Je devais payer des amendes »
*Le prénom a été modifié