Des habitants contre l’implantation d’éoliennes
L’association Stop Eole Parlan - Roumégoux, qui milite contre l’implantation de quatre éoliennes à Parlan, a réalisé un sondage auprès de la population. Le résultat vient d’être divulgué. Une grande majorité des habitants serait contre ces éoliennes.
« Tout est fait en catimini » , dénonce Jean-Claude Montillet, président de l’association Stop Eole Parlan - Roumégoux (SEPR). Fin 2016, celui-ci décide de monter une association pour protester contre un projet d’implantation d’éoliennes sur les communes de Parlan, Roumégoux et Saint-Saury. En 2015, la société Abo Wind a en effet jugé cette zone favorable à l’implantation d’éoliennes. « On nous a prévenus par lettre en juillet 2016 qu’il allait y avoir une étude. Deux mois plus tard, un mât de mesure a été installé. Il n’y a eu aucune information auprès de la population » , regrette JeanClaude Montillet. C’est ainsi que ce dernier a souhaité créer son association, afin de tenir informé les habitants. « Nous avons fait des actions de tractage, puis nous avons décidé de lancer le processus démocratique puisque le conseil municipal refusait de le faire » . C’est ainsi que l’association SEPR est passée en avril dernier « dans chaque maison de la commune de Parlan pour faire un sondage » . Auprès de la population, ceux-ci ont simplement demandé aux habitants s’ils étaient « pour ou contre le projet, ou bien neutre » . Les conclusions ont été divulguées lors d’une réunion publique, fin août dernier et le résultat est sans appel. « Sur 357 adultes recensés, 265 se sont exprimés, soit plus de la moitié de la population » , souligne d’abord Jean-Claude Montillet. Au total, 23 personnes seraient pour le projet, et 148 personnes s’y opposeraient. « Nous avons demandé que le Conseil Municipal prenne en compte ces résultats » , indique Claude Montillet. Le maire de Parlan, Michel Teyssedou, a assuré qu’il délibérerait en conseil municipal, suite à une prochaine réunion publique organisée par l’association SEPR le 3 octobre prochain. Mais l’association reste prudente, « jusqu’à maintenant, tout était caché et personne n’a demandé l’avis de la population. Les élus ont privilégié l’argent plutôt que l’avis de leurs administrés » , regrette le président.
« Une escroquerie financière »
Car pour Jean-Claude Montillet, tout est « une histoire d’argent » . « Avec ce projet, la commune toucherait 15 000 € à 17 000 € et la Communauté de communes, 90 000 € à 100 000 € » . Celui-ci dénonce « une escroquerie financière énorme. Le mégawatt produit par les éoliennes est racheté trois fois le prix qu’on nous le revend. C’est une plus-value pour les pro- moteurs, cela n’a plus rien à voir avec l’écologie. Je ne suis pas contre les énergies renouvelables, mais je ne veux pas laisser nos campagnes à des promoteurs sans scrupule » . Michel Teyssedou, contacté en avril dernier (lire notre édition du 27 avril 2017), affirmait alors que le projet « constituerait un quart des recettes fiscales de la commune » .
Sept éoliennes d’une hauteur de 180 mètres
Si au départ le projet prévoyait 6 éoliennes sur les communes de Parlan, Roumégoux et Saint-Saury, il en prévoit aujourd’hui une supplémentaire, soit 7 éoliennes, « et leur hauteur passerait de 150 mètres à 180 mètres » , indique JeanClaude Montillet. La commune de Saint-Saury, qui compte déjà un parc éolien, a tenu quant à elle à demander l’avis de sa population, qui a finalement rejeté le projet, craignant d’être « entourée d’éoliennes » . Une décision saluée par l’association SEPR, mais qui ne change cependant pas la finalité du projet. « Les éoliennes prévues sur Saint- Saury vont tout simplement être déplacées sur Roumégoux » , confie JeanClaude Montillet. Ce sera donc 4 éoliennes prévues à Parlan, et 3 à Roumégoux.
Impacts sanitaires et immobiliers ?
L’association, qui milite depuis maintenant près d’un an contre ce projet, alerte notamment sur le côté néfaste des éoliennes sur la santé et notamment au niveau du bruit. Celle-ci aimerait qu’elles soient placées à « au moins 1 500 mètres des habitations, comme le préconise l’Organisation Mondiale de la Santé. Mais la loi française autorise une distance de 500 mètres, sous pression des lobbies » , informe le président de SEPR. Celui-ci s’inquiète également de la dévaluation immobilière qu’engendrerait l’implantation d’un parc éolien près des habitations. « C’est environ 20 % à 40 % de valeur en moins, indique-t-il. Beaucoup de personnes font le choix de vivre à la campagne pour le cadre et le calme. Sans compter que les terrains qui vont être exploités abritent une faune et une flore riche, ainsi que des espèces protégées » , ajoute Jean-Claude Montillet.
Le compte rendu du sondage réalisé par l’association sera remis aux élus le 3 octobre prochain, en attendant une délibération du Conseil Municipal. Les éléments ont également été envoyés au Préfet du Cantal qui prendra la décision finale, après avoir demandé un avis consultatif du Conseil.